Les cours psy
Découvrez et apprenez, pas à pas, les fondements de la psychologie
Cours de Psychologie
Mode ZEN

1 - Introduction à la sociologie

I - Définition

  1. Une variété de champs

Selon Raymond Aron, les sociologues ne sont d’accord que sur une chose, à savoir la difficulté à définir la sociologie. Elle présente en effet une telle variété dans ses champs de recherche que chaque chercheur se concentre sur sa spécialité. Il est donc difficile de la définir de façon plus précise qu’une discipline des sciences humaines et des sciences sociales.

La notion de sociologie fut inventée par Auguste Comte et transformée en discipline scientifique par A. Quetelet au travers de l’exploitation des statistiques. Ce fut Durkheim et Weber qui lui donnèrent son objet propre.

Une définition générale pourrait être la suivante :

La sociologie est une science qui se propose d’étudier scientifiquement l’Homme vivant en société, les relations entre les individus ainsi que les mécanismes de fonctionnement des sociétés humaines.

Le sociologue doit donc se soumettre à des règles de vérité scientifique ainsi qu’à un certain nombre de normes.

  1. La démarche sociologique

Elle débute lors de la définition de l’objet de recherche et se prolonge par la réalisation de recherches documentaires préalables, afin de prendre connaissance de l’état de la science et de mieux cerner les pistes d’étude. Cette phase s’achève par l’élaboration d’hypothèses de recherche, celles-ci étant basées sur une part d’expression de la subjectivité du sociologue qui sera ensuite contrôlée par l’utilisation d’outils de contrôle scientifique. Les hypothèses se définissent donc comme des affirmations provisoires mettant en relation deux ou plusieurs variables.

Des instruments quantitatifs (questionnaires) et/ou qualitatifs (entretiens) sont donc exploités pour permettre la vérification des hypothèses de travail. Celles-ci sont alors confirmées ou infirmées. Le choix des méthodes de travail dépend notamment de l’objet de la recherche qui peut être de nature macrosociologique ou microsociologique. La première touche une population hétérogène et requiert une approche quantitative, la seconde se base sur une population homogène présentant un certain nombre de caractéristiques identiques, et fait donc appel aux méthodes qualitatives qui complètent alors les recherches macrosociologiques.

La dernière phase comprend la présentation des résultats, l’élaboration des conclusions et leur publication. La recherche sociologique appartient en effet au domaine public et se veut donc transparente et critiquable, de façon à permettre la poursuite des recherches.

Remarque : 

La spécificité de la sociologie est de lire la société comme un système d’interactions dans lequel les acteurs jouent des rôles au sein d’institutions. Les sociologues ont donc souvent à se battre pour défendre des conclusions souvent dénoncées par le public qui leur oppose des cas particuliers. Pour le sociologue, ces cas particuliers appartiennent aux écarts à la moyenne statistique et ne constituent donc pas des objets d’étude.

II -La méthode sociologique

  1. Objectifs

Mobilisée lorsque le sociologue a repéré des régularités dans un phénomène, la méthode sociologique permet la comparaison des différentes situations dans lesquelles ce phénomène apparaît.  Seules les causes sociales sont recherchées.

Les hypothèses du sociologue sont estimées subjectives et relevant d’idées reçues. Celui-ci travaille donc sur un très grand nombre de situations différentes du phénomène social repéré afin d’identifier des différences systématiques en fonction d’un élément social. Il établira donc des sous-groupes afin de tenir compte de divers variables.

Sa démarche doit répondre à la question suivante : est ce que le phénomène que je cherche à étudier apparaît systématiquement dans tel sous groupe ? Dans certain plus que dans d’autres ? Si oui pourquoi ? (les régularités se repèrent grâce aux statistiques).

  1. Caractéristiques

La sociologie est dite cumulative dans la mesure où la recherche progresse en se basant sur les conclusions des précédents chercheurs. Elle est également une science positive qui observe la réalité sociale avec un minimum de théories ou d’idées préconçues.

Selon Durkheim, « une science positive se doit de regarder les faits sociaux comme des choses ». Le sociologue doit donc considérer l’objet de son étude avec le même œil que le biologiste, le chimiste ou le physicien. Ce n’est qu’à ce prix que les faits sociaux peuvent devenir des objets de recherche.

Remarque : la sociologie se différencie d’une science normative car elle porte sur ce qui est, et non sur ce qui doit être (la sociologie ne juge pas).

  1. Les erreurs à éviter
  • L’ethnocentrisme

Il correspond au fait de considérer comme acceptables ou supérieurs, les normes ou valeurs d’un groupe social ou d’une société donné.

  • Le ‘normal’

Le sociologue doit considérer comme relatif ce qui peut être perçu comme habituel, normal voire rationnel. Dans le cas contraire, son positionnement se verrait décentré.

  • Le point de vue du statisticien

Le sociologue ne peut l’adopter. Les statistiques doivent rester des outils utilisés dans la recherche sociologique.

  • La perte d’objectivité

Le sociologue doit toujours se situer en dehors des problématiques sociales. Il doit par exemple considérer le mariage de la même manière que le divorce.   

  • Une visée non démystifiante

Le sociologue doit porter une visée démystifiante, notamment sur les attitudes considérées comme naturelles ou les idées officielles.