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Cours de Psychologie
Mode ZEN

9 - Le narcissisme secondaire : phase anale

I - Entrer dans le stade anal

  1. Premières manifestations

A cet âge, le bébé a découvert la dépendance et développé l’auto-érotisme pour la réduire. La motricité s’affine de plus en plus offrant ainsi une indépendance qui éloigne l’enfant de la vue de la mère de plus en plus souvent. De ce fait, la mère court et s’inquiète.
On parle du concept du retournement car l’enfant agit sur la mère en l’angoissant à son tour. Il s’agit du premier signe d’analité.
Lors du moment de la propreté, la mère perd l’objet de satisfaction puisque c’est l’enfant qui le possède, décidant lui-même de faire plaisir à sa mère en acceptant de faire ses besoins sur le pot ou non. Il s’agit de la première expérience subjective d’être le maître des choses. Cette expérience se multiplie ensuite sur de nombreux objets comme par exemple avec la nourriture.

  1. Décharge

Lorsque le bébé a envie d’aller à la selle, il ressent une tension qu’il peut lui-même expulser, en ce sens, il peut se satisfaire tout seul. En effet, les matières fécales lui permettent de réduire les tensions tout seul, quand il le veut et où il le veut, c’est-à-dire trois propriétés communes avec le monde idéal. On constate alors un nouveau transfert de la représentation idéale sur les matières fécales.

Le rapport de force mère/enfant s’installe afin qu’il ne devienne pas le maître des choses. La difficulté est de savoir où poser la limite. Il faut en effet une attente suffisamment longue pour que l’enfant sente que quelque chose dépend de lui (appropriation de l’expérience de contrôle corporel) mais un temps tout de même suffisamment limité. Par ailleurs, si la mère accepte d’attendre, l’enfant pourra s’identifier à un modèle qui accepte l’attente. C’est le début de la socialisation.

II - Comportement anal :

  1. Description

Le concept de retournement se comprend avec celui d’autonomie. L’enfant comprenant comment son corps fonctionne concernant les selles,  poursuit l’exploration de son corps mais chaque partie tend à s’automatiser comme s’il était un tout : la main veut prendre, la bouche a faim etc. L’enfant est ainsi assailli d’envies et est confronté à la loi du tout ou rien, soit il a un sentiment de force qui augmente s’il lui permet de contrôler également la mère (comportement de petit tyran) : l’analité a donc à voir avec la volonté (d’où l’expression pour les hommes considérés comme faibles d’être des lavettes) ; soit la tension est trop importante et l’enfant lâche sans rien avoir obtenu. Il se sent alors vide et déprimé. Ce paradoxe fonde le prototype du compromis.
Ex : le bébé qui vole les jouets des autres enfants
L’enfant est écartelé entre ses désirs et devient victime d’une angoisse de morcellement qui menace le moi d’explosion. L’enfant est tyrannisé par ses désirs au point d’oublier ses propres jouets pour aller prendre ceux des autres. Il en lâche donc un puis un autre et encore un autre. Il y a retournement du tiraillement interne et nécessité que l’enfant soit aidé par son environnement.

  1. Limites de l’analité

L’enfant est contraint de faire des compromis concernant son idéal du tout. Par exemple, ce n’est pas lui qui détermine le moment d’aller à la selle mais son organisme, ce qui diminue son plaisir. On dit donc qu’il existe un couple pivot qui est le couple passif/actif.
Par ailleurs, le moment où l’enfant ressent le plus de plaisir est aussi celui où il perd l’objet. Il perçoit ainsi que le plaisir ne peut durer, ce qui va à l’encontre de l’idéal du tout.
La problématique générale de l’analité est qu’elle n’offre que peu de permanence et ne tient pas la promesse du retour différé du plaisir.

  1. Le trois principes organisateurs de l’environnement

Principe 1 : le parent doit accepter la patience et une passivité suffisante pour que l’enfant s’identifie à lui
Principe 2 : la mère doit imposer des limites : non, tu n’es pas seul, non à sa tyrannie, non à ses pulsions. L’enfant veut tout avoir et la mère lui dit non. Le conflit est inévitable. Il faut donc introduire une capacité de compromis, de négociation tout en n’abandonnant pas la limite. Par exemple : encore 5 min et après tu vas au lit. Le ‘non plus tard’ est une temporisation qui repose sur la promesse différée, laquelle est importante dans la constitution du sur-moi. Elle est un renoncement non radical : renoncement au tout de suite mais pas au tout.
Principe 3 : la notion de rythme est très importante : manger, jouer, dormir… Ce rythme est essentiel pour que l’autoconservation s’instaure. La première loi est donc maternelle et passe par la problématique des rythmes venant s’ajouter aux rythmes biologiques.

  1. Où mettre la limite ?

L’idéal est le sentiment existant chez l’enfant comme les parents que s’il va trop loin, il y aura fessée, sentiment qui doit intervenir juste avant que le bébé sente qu’il a le pouvoir. On observe donc une mutation : précédemment, c’est l’objet, selon sa position qui était bon ou mauvais. Désormais, le bon ou mauvais n’est plus dans l’objet mais dans le rapport à l’objet. Le bon objet devient le bon objet au bon moment et de la bonne manière. Il y a modification de l’idéal.

  1. Le langage

L’apprentissage du langage correspond à l’organisation anale et au stade du miroir, soit vers 18 mois. L’enfant sent très tôt que l’organisation du langage est particulier et fait vite du mot une partie de l’objet : pour l’enfant, le mot est le ‘non-vu’ de l’objet.
Au début de l’apprentissage, le mot colle à l’objet, les deux ne faisant qu’un pour l’enfant. Avec le contrôle de la bouche grâce à l’augmentation de la maitrise du corps et donc du contrôle de l’anus également, le non-vu va progressivement pouvoir évoquer l’objet en son absence et donc le représenter en son absence.