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Cours de Psychologie
Mode ZEN

10 - Le narcissisme secondaire : phase phallique

I - Passage à l’organisation phallique

  1. Transition

Cette transition n’est pas aussi révolutionnaire que les deux précédentes et se fait progressivement au fur et à mesure que le bébé cherche à améliorer la permanence du système et de sa stabilité. Il perd l’investissement de l’objet fécal pour le phallus car il se tourne vers son propre corps, acceptant que ses selles sont détachables de lui. En ce sens, on dit que le passage à l’organisation phallique n’est pas une révolution mais un déplacement (les deux zones expulsent toutes deux des déchets). Il faut noter que ce mouvement est plus complexe chez les filles dans la mesure où il n’existe pas de différence anatomique entre les deux organes.
La représentation de l’idéal se porte donc d’abord sur le sein puis sur la zone anale et enfin sur la zone uro-génitale.
Pour autant, il reste des traces de l’analité dans le stade phallique, et certaines perdurent jusqu’à l’âge adulte. Par exemple, lorsque l’on parle de sexe, on dit que l’on parle de ‘cul’.
Remarque : le phallus n’existe pas en tant que tel, il n’est que le transfert de la représentation de l’idéal sur la zone uro-génitale. Il est important pour les hommes comme pour les femmes.

  1. Avantages du stade phallique

La zone uro-génitale est accessible au toucher : le bébé a donc, sur son corps, un organe qui peut, à tout moment, lui donner du plaisir, en dehors du bon endroit, du bon moment etc. L’avantage principal du stade phallique est donc la permanence du système.
La vérification passe par la main mais aussi par l’œil : c’est le début d’un jeu montrer/cacher, couple pivot du stade phallique et correspondant au couple exhibition/voyeurisme.
Cet appareil est permanent et confère donc une autonomie sexuelle venant s’ajouter à l’autonomie motrice. Il peut désormais réduire les tensions par le plaisir en cas de danger. Il s’agit d’une période de découverte correspondant aux premières sources de séduction et au début de la coquetterie chez les filles.

  1. Le comportement phallique

L’analité est l’histoire d’un objet que l’on perd et que l’on retrouve (on a d’ailleurs parlé de la castration anale). Le sentiment de triomphe du stade phallique est un triomphe qui s’inquiète de perdre cet objet de plaisir : après avoir vérifié son objet phallique, l’enfant s’interroge sur le caractère phallique du monde entier. C’est une période pan-sexuelle. L’enfant s’interroge d’autant plus que le sexe n’est pas toujours de la même forme : a-t-il été perdu ? Enlevé par le père ? Cela suscite une curiosité qui ne passe pas que par le regard ou le toucher, car le bébé veut aussi savoir ce que l’on en pense. C’est ainsi qu’il nous provoque : l’enfant ne peut formuler une question et va donc l’organiser sous la forme d’une exhibition.
La curiosité est fondamentale mais il existe tout de même des règles : les parents apprennent à l’enfant à cacher son phallus. Si les parents ont des attitudes qui laissent croire à l’enfant qu’il a fini son développement (s’il n’y a plus de curiosité ni menace de castration) alors le risque existe que l’enfant devienne un futur machiste ou une femme hystérique.

  1. Les deux théories sexuelles infantiles

Les garçons pensent que les filles n’ont pas de verge car on la leur a coupé. En ce sens, elles sont inférieures. Les filles, elles, considèrent qu’elles n’ont pas de verge extérieure mais qu’elles possèdent un phallus intérieur qui leur permet de faire des enfants.
Ces deux théories sexuelles sont à la base de la différenciation des sexes. Elle commence au stade anal mais n’y a alors pas trop d’impacts. Le conte de Pinocchio passe par le jeu pousse/pousse pas du phallus représenté par le nez. A cet âge, tout est interprété comme menace de castration.