Voici les questions posées par la psychologie cognitive concernant le domaine de la mémoire : quelles sont les différentes formes de mémoire ? Quelle sont les connaissances stockées en mémoire à long terme et sous quelles formes sont-elles stockées ? Comment les informations sont-elles stockées et récupérées ?
On appelle système mnésique un ensemble de processus mnésique défini à un niveau fonctionnel (il ne s’agit pas d’une structure nerveuse localisable).
Certains pensent qu’il existe plusieurs systèmes mnésiques, certains pensent qu’il en existe peu, d’autres enfin qu’il n’en existe qu’un seul.
On distingue tout d’abord les systèmes mnésiques selon un axe temporel :
On distingue également plusieurs mémoires à l’intérieur de la mémoire à long terme :
Certains considèrent qu’il existe différents mécanismes selon les systèmes de stockage et de récupération.
James différencie la mémoire primaire de la mémoire secondaire en se basant sur les travaux d’Ebbinghauss de 1885. La mémoire primaire comporterait les informations disponibles à un moment donné, c’est-à-dire le présent. La mémoire secondaire comporterait les informations du passé conscientes. Mais dans les années 60, de nouveaux modèles sont en désaccord avec cette hypothèse d’un modèle dualiste. Les travaux stagnent alors quelques temps.
Le paradigme de Posner (1969)
Deux écrans sont présentés l’un derrière l’autre ou en même temps. La tâche du sujet est de dire le plus vite possible s’il s’agit des mêmes lettres ou non. La variable est celle du délai entre les deux écrans
La similarité perceptive des lettres aide le sujet lorsque le délai est court mais lorsque celui-ci augmente, la similarité perceptive perd de l’importance. Ce résultat montre que lorsque l’on dispose d’un délai long, on code l’aspect symbolique des choses. Ce résultat va ainsi dans le sens de l’existence de deux mémoires.
Le paradigme du rappel libre
La tâche consiste en une liste de mots à mémoriser puis à un rappel libre.
1: C’est l’effet de primauté : les premiers mots subissent une répétition mentale et sont donc stockées dans la mémoire à long terme
2 : C’est l’effet de récence : les derniers sont encore en mémoire à court terme au moment du rappel
Les 30 secondes suivants la fin de la liste, on occupe le sujet en le faisant compter à rebours de 3 en 3 ; cette tâche étant censé annuler les représentations en mémoire à court terme et donc l’effet de récence : hypothèse validée.
Autre forme expérimentale : on présente à certains sujets un mot toute les 3 secondes puis à d’autres des mots toutes les 9 secondes. Ce délai permettant une meilleure répétition mentale, on devrait obtenir un meilleur effet de primauté mais un effet de récence inchangé : hypothèse validée.
Arguments neurochimiques :
H.M est un patient de Milner atteint d’amnésie après une exérèse bilatérale de l'hippocampe afin de réduire les violentes crises de l'épilepsie. Il était incapable d’enregistrer de nouvelles informations : un psychologue venait le matin lui faire subir une batterie de tests, ses résultats étaient tout à fait normaux en termes de mémoire à court terme. Mais s’il revenait l’après-midi, le patient ne le reconnaissait pas et n’avait aucun souvenir des tests. Ce résultat démontre l’existence de deux mémoires : la mémoire à long terme était lésée mais non la mémoire à court terme.
Shalir & Warington travaillèrent eux, auprès du patient K.F (1970). Après une lésion cérébrale, il était devenu incapable de mémoriser plus de deux ou trois chiffres à la fois, ce qui démontrait une atteinte très forte de la mémoire à court terme. Pour autant, ses capacités d’apprentissage à long terme étaient intactes.
Remarque : on désigne empan le nombre d'éléments (en général des chiffres) que l'on peut restituer immédiatement après les avoir entendus.
Dans ce modèle, le passage vers la mémoire primaire est obligatoire.
Dans ce modèle, le processus de contrôler est chargé des transferts et de la répartition de l’énergie : la mémoire à court terme est considérée comme un lieu de traitement conscient de l’individu, les traitements étant administrés par le processus de contrôle. Ce modèle marque un tournant car on n’y considère plus la mémoire à court terme en termes de quantité d’informations mais en termes d’énergie mentale. C’est pour cette raison qu’on parlera désormais de mémoire de travail (Terme de Baddeley & Hitch).
Des métaphores spatiales sont utilisées dans ces modèles même si l’on ne va pas jusqu’à définir différents lieux de mémoire. Or, on ne parvient pas à localiser la mémoire à court terme à un endroit spécifique. Au début des années 80, on considère donc que la mémoire à court terme n’est qu’une sous-partie, un état particulier, de la mémoire à long terme, c’est-à-dire une de ses parties inachevées.
Modèle de Cowan (1983)
Connaissances activées. Le maintien en mémoire à court terme correspondrait en fait au maintien de l’activation
Certains pensaient que la sélection d’information était précoce, c’est-à-dire au niveau de la mémoire sensorielle et que seules des informations sélectionnées passaient au niveau de la mémoire à long terme. Cette hypothèse correspond au modèle dualiste dans la mesure où la précocité de la sélection implique une sélection sur les seules propriétés perceptives.
D’autres considèrent que la sélection est plus tardive et qu’elle se fait en mémoire à long terme avant que le traitement ne soit entrepris. Cette hypothèse entre dans une perception d’un modèle unique.
Modèle de Broadbert (1958) : 1er modèle de l’attention
Un tube se déplacerait pour sélectionner un type d’information sortant de la mémoire sensorielle. Lorsque la sélection est précoce, elle se fait sur des critères physiques et perceptifs via un traitement contrôlé et séquentiel. L’information non sélectionnée est maintenue en étant activée ou disparait.
Le modèle de Deutsch (63) et Norman (69)
Chez Cowan, la sélection se fait par l’habituation de façon tardive.