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Cours de Psychologie
Mode ZEN

1 - Introduction à la psychologie différentielle

Enseignement : psychologie différentielle
Nature du cours : cours magistral n° 1
Niveau du cours : 1ère année de psychologie

  • La psychologie différentielle

La psychologie différentielle est une branche de la psychologie qui s’intéresse aux différences entre les individus, elle s’oppose à la psychologie expérimentale qui essaie de démontrer des lois générales.

Huteau en donna une définition : « La psychologie différentielle se propose de décrire et d’expliquer au moyen de méthodes objectives les différences psychologiques entre les individus ».

La psychologie différentielle est transversale à l’ensemble des disciplines de la psychologie. La psychologie cognitive, par exemple, est l’un des domaines de recherche s’intéressant aux différences individuelles. On peut également citer les études de personnalité.

Elle se donne pour objectif de d’écrire, ce qui renvoie à l’idée de mesure, et d’expliquer. Dans son sens faible, l’explication porte sur l’identification des opérations productrices de différences, dans son sens fort, elle se concentre sur la recherche de l’origine des différences et renvoie donc à la question de l’inné et de l’acquis.

Enfin, elle s’intéresse également à la question de la modification des différences, en se demandant dans quelle mesure les dissemblances entre les individus peuvent être modifiées.

  • Psychologie différentielle et intelligence
  1. L’approche psychométrique (tests et mesure de l’intelligence)

Wundt créa le premier laboratoire expérimental en 1879 à Leipzig. Il y travailla avec Cattel et observa notamment qu’il existait des différences individuelles sur des connaissances élémentaires et qu’il était possible de les reproduire. A compter de 1890, Cattel tenta d’exploiter ses recherches en construisant un test de sélection des étudiants américains, ce fut un échec car son outil n’eut aucune valeur prédictive.

Gatton construisit également des tests de mesure de l’intelligence en se fondant sur la théorie de Darwin. Il tenta donc de vérifier que ces différences se transmettent de façon héréditaire. Il installa le premier centre de mesure.

En 1905, Binet travailla à la construction d’un test d’intelligence à la suite d’une demande sociale de la France de création d’un outil de dépistage des problèmes de déficiences mentales. Son hypothèse portait sur la complexité de l’intelligence, laquelle ne pouvait donc se mesurer qu’au travers d’un ensemble de situations complexes. Avec Simon, il élabora un test multifactoriel portant par exemple sur l’évaluation de la mémoire, du raisonnement ou encore de la logique. Ce fut une réussite.

A la suite de ces travaux, les tests se développèrent énormément. Le plus connu fut sans doute le WAIS construit par Wechsler en 1939, contenant la notion de QI.

  1. Structure de l’intelligence

L’une des questions majeures de l’époque était de savoir si l’intelligence était une aptitude mentale générale caractérisant un sujet ou davantage un ensemble de plusieurs capacités.

  1. Les travaux de Spearman (1904)

Il fit passer un grand nombre d’épreuves à une multitude de sujets afin d’étudier les relations entre les différentes mesures. Il inventa ainsi la corrélation et l’analyse factorielle. Il observa notamment qu’il était possible d’identifier une tendance statistique entre la réussite d’un sujet à une épreuve donnée et sa réussite générale  aux autres épreuves: il identifia ainsi le facteur G (général).

  1. Thurstone (1938)

Il utilisa la même méthode de travail mais parvint à des résultats qui démontraient l’existence d’aptitudes indépendantes les unes des autres. Il définit donc les différentes sortes d’aptitudes : verbale, spatiale, numérique, abstraite etc…

  1. Conception actuelle

Suite à de nombreuses recherches et résultats démontrant autant l’existence de facteurs généraux qu’une multiplicité d’aptitudes, un consensus se dégagea et forma une théorie intégrant les deux approches. Celle-ci se basait donc sur un modèle hiérarchique et postulait différents niveaux de généralité.

  1. Introduction à la métacognition

La métacognition se définit comme la connaissance qu’un individu possède sur ses propres procédures cognitives et sa capacité à opérer sur elles. Il s’agit d’un pan très important de la recherche en psychologie différentielle qui porte sur la modifiabilité des aptitudes et touche les questions d’apprentissage et de difficultés scolaires. Voici une présentation succincte de deux modèles :

  1. Feuerstein et le programme d’enrichissement instrumental (PEI)

Ses recherches appartiennent au courant d’éducabilité cognitive. Ses objectifs étaient d’augmenter le pourcentage de réussite au baccalauréat et d’aider les adultes rencontrant des difficultés à se former. Il construisit donc un programme pour ‘réapprendre à apprendre’.

Selon ses travaux, les problématiques rencontrées par les enfants et les adultes étaient du même ordre, à savoir des difficultés d’adaptation. Il tenta donc de construire une méthode permettant de promouvoir les aptitudes générales abstraites.

  1. Le programme ACIM

Il s’adressait à des sujets rencontrant des difficultés en mathématiques ainsi que des troubles de l’affectivité, doublés d’un retard scolaire. Il s’organisait en 10 séances de 2h, individuelles ou collectives (de 10 à 20 sujets).

Ses objectifs étaient de transmettre des connaissances mathématiques, de développer les aptitudes au raisonnement afin d’améliorer les méthodes de travail et enfin de redonner au sujet l’envie de s’inscrire dans une démarche scientifique de raisonnement et de recherche de résultats.

Ce programme comportait également des spécificités intéressantes telles que :

  • le travail sur du matériel abstrait, permettant ainsi au sujet de développer des aptitudes générales et d’être en mesure de les réinvestir dans différentes matières
  • l’explication préalable aux enfants en échec scolaire, da la difficulté des épreuves, de façon à ne pas stigmatiser leur propre problématique d’échec scolaire
  • l’intérêt porté aux dimensions d’interactions sociales au sein du collectif de sujets et l’exploitation de la dynamique de groupe
  • le rôle donné aux formateurs. Par exemple, il ne donnait jamais les solutions mais davantage des indices