Psychologie

Croire en son pays : l’expression peut sembler désuète, voire inconfortable, dans une époque marquée par la défiance, les crises successives et la fragmentation du lien collectif. Et pourtant, la question du rapport à la nation ne disparaît jamais vraiment. Elle évolue, se transforme, se questionne. Croire en la France, aujourd’hui, ce n’est plus forcément croire aveuglément en ses institutions, mais peut-être croire encore à une possibilité de vivre ensemble, de se projeter, de faire société.

Un rapport ambivalent hérité de l’histoire

La France est un pays qui a fait de la critique une forme d’attachement. On y débat, on y conteste, on y questionne le pouvoir, souvent avec vigueur. Mais derrière cette exigence, il y a aussi un profond désir de cohérence entre les valeurs affichées — liberté, égalité, fraternité — et la réalité vécue. Croire en la France, ce n’est pas nier ses paradoxes ou ses blessures collectives, c’est accepter de regarder son histoire en face, avec lucidité, sans renoncer à ce qu’elle pourrait encore devenir.

Quand le lien national se fragilise

Pour beaucoup, le lien à la nation s’est distendu. Les promesses d’ascension sociale, d’égalité des chances, de reconnaissance universelle semblent parfois hors d’atteinte. Certains ne se reconnaissent plus dans les discours politiques, d’autres ne se sentent tout simplement pas inclus dans le récit national. Cette désaffection ne signifie pas indifférence : elle traduit un besoin de refonder du sens, de redonner corps à une appartenance qui ne soit ni rigide, ni exclusive.

Croire en son pays autrement

Croire en son pays, aujourd’hui, c’est peut-être croire en ce que l’on peut y faire naître, pas seulement en ce qui existe déjà. C’est choisir de s’impliquer, à petite ou grande échelle, dans des projets, des débats, des liens. C’est refuser le cynisme comme horizon, sans tomber dans l’aveuglement. Il ne s’agit pas d’idéaliser, mais de construire, depuis là où l’on est, une société plus fidèle aux idéaux qu’elle porte en elle.

Une appartenance vivante, pas figée

Croire en la France, ce n’est pas cocher une identité sur une carte. C’est faire vivre une appartenance plurielle, évolutive, parfois conflictuelle — mais encore vivante. Cela passe par la culture, l’école, la langue, les récits communs, mais aussi par la capacité à accueillir des mémoires multiples, à faire place à ceux qui n’ont pas toujours été inclus. Il s’agit moins d’avoir foi en un pays abstrait que de croire en la possibilité qu’il devienne un espace habitable pour tous.

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