Ai-je le droit de prendre de la distance avec les autres ?
Il arrive qu’un lien, une relation, un environnement nous pèse sans que l’on sache exactement pourquoi. On ressent le besoin de s’éloigner un peu, de respirer, de se retrouver. Mais aussitôt, la culpabilité surgit : vais-je blesser ? Abandonner ? Décevoir ? Prendre de la distance est souvent perçu comme un rejet, une fuite, une trahison. Pourtant, il peut aussi être un acte de soin, de régulation, de fidélité à soi. Alors, a-t-on vraiment le droit de prendre de la distance ? Et pourquoi est-ce si difficile de l’assumer ? Un besoin vital souvent mal compris Dans de nombreuses relations, l’attachement est confondu avec la proximité constante. S’éloigner devient suspect,…
Sortie de la dépendance : rechuter n’est pas échouer
Il suffit d’un instant. Un geste qu’on croyait derrière soi, une impulsion, une fatigue. Et tout semble s’effondrer. La rechute…
Se construire entre plusieurs cultures : richesse ou déchirement ?
Grandir entre plusieurs cultures, c’est parler plusieurs langues, changer de codes selon les contextes, jongler entre des mondes parfois contradictoires.…
L’identité en psychanalyse
Qui suis-je vraiment ? Cette question, aussi ancienne qu’universelle, est au cœur du travail psychanalytique. Loin d’être une donnée stable,…
Tomber amoureux au travail : espace de liberté ou de confusion ?
Le lieu de travail n’est pas qu’un espace fonctionnel. Il est aussi, parfois, le théâtre discret d’émotions inattendues, de frémissements, de regards prolongés. Dans cet environnement codifié, la naissance d’un sentiment amoureux peut prendre une place à la fois libératrice et profondément ambivalente. Faut-il s’y abandonner ? S’en méfier ? Ou simplement le penser autrement ? Un cadre contraint, un désir libéré ? Le paradoxe est là : plus le cadre est structuré, plus l’émergence du désir semble surprenante, presque transgressive. C’est précisément cette tension entre l’interdit et la proximité, entre le contrôle et l’imprévu, qui rend certains liens professionnels intensément chargés. Le travail crée une régularité, une mise en scène quotidienne ; le moindre…
Fantasmer sur quelqu’un d’autre : est-ce tromper ?
Une image traverse l’esprit, un souvenir revient, un visage excite - et la culpabilité surgit. Peut-on aimer sincèrement et pourtant désirer ailleurs ? Est-ce normal de fantasmer sur une autre personne que son ou sa partenaire ? Où commence la tromperie : dans le corps,…
Quand on me demande : « Et toi, c’est pour quand ? »
La question semble légère, presque affectueuse, posée avec un sourire ou une bienveillance feinte. Et pourtant, elle réveille souvent une gêne soudaine. "Et toi, c’est pour quand ?" fait mine d’être une simple curiosité. Mais elle porte en elle une injonction sociale forte, une norme…
Relation cachée au travail : la clandestinité dans le désir
Quand le lien amoureux au travail ne se dit pas, mais se vit dans l’ombre. Il y a les amours déclarés et ceux qui s’infiltrent entre les murs d’une entreprise, dans le non-dit des couloirs, dans les regards évités mais insistants. Quand une relation naît…
Les groupes d’amis chez l’adolescent : un monde à soi
À l’adolescence, le groupe d’amis prend une place centrale, parfois au détriment de la famille. Ce cercle devient bien plus…
Le gribouillage : désordre apparent ou mise en forme d’un chaos intérieur ?
Souvent perçu comme une activité sans importance, le gribouillage chez l’enfant est pourtant loin d’être anodin. Avant même de savoir…
Éducation et inconscient : les mots hérités qui façonnent nos enfants
Certaines phrases semblent traverser les générations sans jamais vieillir. « Parce que c’est comme ça », « Arrête de pleurer…
Le corps enceinte : entre fierté, étrangeté et dépossession
La grossesse transforme le corps de manière spectaculaire. Si l'imaginaire collectif valorise ce changement comme un symbole de beauté et de puissance, la réalité psychique de ce corps en mutation est souvent plus ambivalente. Entre fierté de porter la vie, sentiment d’étrangeté face à un corps qui échappe à tout contrôle et impression de dépossession, la femme enceinte vit une expérience corporelle unique, où le rapport à soi se redéfinit chaque jour. La fierté d’un corps créateur, symbole de puissance Clara, 29 ans, raconte avoir ressenti une "force incroyable" en voyant son ventre s’arrondir. Le corps enceinte incarne une forme de toute-puissance biologique, visible et socialement reconnue. Cette capacité à créer la vie nourrit souvent un sentiment de valorisation, où…
La montée du populisme est-elle inexorable ?
Présentée comme un symptôme ou comme une menace, la montée du populisme nourrit aujourd’hui autant de craintes que d’analyses. Ce phénomène politique, d’abord marginal, s’est installé durablement dans de nombreuses démocraties. Il…
Expliquer son métier : une clé pour exister socialement
À première vue, expliquer son métier semble anodin. Il s’agirait simplement de décrire ce que l’on fait, comment, et pourquoi. Pourtant, ce geste apparemment fonctionnel engage bien plus que de l’information. Dire…
Je refuse de reprendre l’entreprise familiale
Dans certaines familles, transmettre une entreprise n’est pas une option mais une évidence. Pourtant, il arrive qu’un·e héritier·ère désigné·e oppose un refus, vécu comme une rupture, voire une trahison. Refuser de reprendre…
La télévision comme refuge : images douces pour monde dur ?
Dans un contexte d’incertitude sociale, économique et écologique, la télévision revient comme un îlot familier. Émissions rassurantes, séries confortables, visages connus : elle offre une forme de présence stable, à rebours de…
Quand on ne se reconnaît plus : l’amitié face aux métamorphoses
Il arrive qu’une amitié s’érode sans heurt, sans dispute, sans événement précis. Juste une distance, un léger flottement, un sentiment d’étrangeté grandissant. L’autre est toujours là, mais quelque chose a changé. Ce n’est plus la même présence, plus le même lien. Et l’on se surprend à penser : « Je ne la reconnais plus », « Ce n’est plus lui ». Pourtant, personne n’a rien fait de mal. Il ne s’agit pas d’un conflit, mais d’un glissement. Un éloignement lent et profond, causé par des transformations internes qui n’ont pas été partagées. Les métamorphoses psychiques, ces changements invisibles Certaines évolutions ne se voient pas. Elles ne concernent ni un déménagement,…
Ces changements de vie qui déstabilisent les amitiés
Certaines amitiés se forgent dans la difficulté : solitude partagée, colère commune, insécurité réciproque. Ces liens, profonds et sincères, naissent…
L’ami d’enfance est-il un refuge ou une illusion ?
Il ou elle nous connaît depuis toujours. L’ami d’enfance semble incarner une fidélité absolue, un lien antérieur à nos métamorphoses,…
Avoir été “le plus mature” : poids d’un rôle ancien dans les liens présents
Certaines personnes traversent la vie sociale avec un sentiment de responsabilité accrue. Dans les groupes, elles sont celles qui rassurent,…
Au sein d’une équipe : exister et s’affirmer dans le groupe
S’intégrer dans une équipe est une composante essentielle de la vie professionnelle. Mais pour certaines personnes, cette insertion s’accompagne d’un dilemme latent : comment exister sans prendre trop de place ? Comment s’affirmer sans se heurter à l’autre ? Ce tiraillement entre fusion et retrait révèle souvent un rapport ambivalent à l’image de soi, façonné très tôt dans l’histoire du sujet, où le groupe représente à la fois un lieu de soutien et de menace. Le collectif devient alors un terrain sur lequel se rejouent des scénarios inconscients : peur d’être écrasée, crainte d’être rejetée, nécessité de plaire à tout prix ou difficulté à s’autoriser à apparaître. Se fondre pour ne pas déranger Dans certaines…
Mon patron est tyrannique : dois-je subir ou partir ?
Rapports tendus, ordres humiliants, climat de peur… Certains environnements professionnels deviennent invivables. Pourtant, face à un patron tyrannique, beaucoup hésitent à partir. Par loyauté, par peur de perdre leur stabilité, ou parce que l’abus est devenu une norme familière. Derrière cette ambivalence, il ne s’agit…
Le choix d’études comme dette silencieuse envers une histoire familiale
Parfois, le choix d’orientation semble aller de soi. Il s’inscrit dans la continuité d’un environnement familial, d’une admiration transmise, d’un récit générationnel. Mais ce qui paraît être une décision logique peut masquer une fidélité inconsciente à une attente jamais formulée. Le jeune homme ne choisit…
Ralentir pour se retrouver : le temps après l’emploi
La perte d’un emploi est souvent perçue comme un arrêt brutal, une faille dans la continuité du quotidien. Mais pour certaines personnes, cette rupture, après le tumulte initial, devient un espace inattendu : un temps suspendu où l’on cesse enfin de courir. Là où l’on…
Les souvenirs gustatifs comme ressource émotionnelle
Il suffit parfois d’une bouchée pour que le passé resurgisse. Le goût d’un gâteau à la fleur d’oranger, d’un plat mijoté, d’un pain encore chaud peut réveiller, en un instant, une scène ancienne, un visage…
Gérer son stress ou étouffer son angoisse ?
La gestion du stress s’est imposée comme un impératif contemporain. À coups de respiration, de pleine conscience, d’hygiène de vie ou d’organisation méthodique, chacun tente de maintenir l’équilibre dans un quotidien souvent fragmenté. Mais derrière…
Plantes, bougies, rituels : petits arrangements pour habiter un vide existentiel ?
Dans de nombreux intérieurs contemporains, les plantes vertes se multiplient, les bougies sont allumées chaque soir, les gestes du quotidien se ritualisent autour de tasses, d’odeurs, de lumières tamisées. Ces détails, souvent perçus comme des…
Aller au restaurant sans plaisir : quand le repas social devient une contrainte
Pour beaucoup, aller au restaurant évoque le plaisir, la convivialité, le relâchement. Mais pour d’autres, c’est une épreuve déguisée, un moment où le corps se crispe et où le mental surveille chaque geste. Le problème…
Évaluer pour aider ou pour classer ? Les ambiguïtés du diagnostic psychique
Dans le champ de la santé mentale, le diagnostic psychique est censé ouvrir vers une meilleure compréhension de la souffrance…
Un enfant qui parle trop vrai : l’écho d’une parole brute
Il y a des phrases qui frappent plus fort que prévu. Non pas parce qu’elles sont cruelles ou calculées, mais…
Peut-on vraiment mesurer la souffrance psychique ?
À l’hôpital, en cabinet, dans les enquêtes de santé mentale, la souffrance psychique fait désormais l’objet de tentatives de mesure.…
Troubles obsessionnels : la pensée comme rempart contre l’effondrement
Les troubles obsessionnels, souvent réduits à des manies visibles ou à des pensées intrusives, sont en réalité des constructions défensives puissantes. Ils traduisent une lutte silencieuse contre une angoisse plus profonde, plus archaïque, souvent impensable. Derrière l’apparente absurdité des rituels, des vérifications ou des scénarios mentaux répétés, il y a un psychisme qui tente de rester debout face à un sentiment diffus de menace interne. La pensée obsessionnelle devient alors un rempart contre un effondrement pressenti, mais jamais pleinement formulé. La répétition comme auto-sécurisation Penser en boucle, revérifier, anticiper inlassablement : ces comportements ne visent pas tant la maîtrise du réel que la prévention d’un effondrement symbolique. Le sujet sent, confusément, qu’il ne peut pas se permettre de relâchement, car…
La figure du traître : miroir de nos angoisses de trahison
Peu de personnages suscitent autant de rejet viscéral que celui du traître. Il suffit d’une scène de trahison pour éveiller en nous une rage sourde, une blessure étrange, souvent disproportionnée au contexte fictif. Pourquoi ces personnages nous affectent-ils si vivement ? La figure du traître en fiction agit comme un…
Se sentir regardé dans son émotion : le trouble d’être ému en public
Pleurer ou frémir dans une salle de théâtre n’a rien d’anodin. Loin d’être un simple moment de réceptivité, l’émotion ressentie en public est souvent traversée par une gêne silencieuse. Ce n’est pas seulement ce que l’on ressent qui bouleverse, mais le fait même de le ressentir sous le regard d’autres.…
Le théâtre comme lieu de réparation narcissique
Entrer en scène, c’est parfois plus qu’un désir de jeu : c’est une tentative de réhabilitation silencieuse. Pour certains comédiens, monter sur les planches devient une manière de réparer une faille ancienne, une blessure d’amour-propre ou un sentiment d’effacement précoce. Le théâtre, alors, n’est pas qu’un espace de création :…
Contempler ou fuir ? Quand rester devant une œuvre devient difficile
Dans le silence d’une salle d’exposition, face à une œuvre, il arrive qu’on ne parvienne pas à rester. On s’éloigne, on passe plus vite, on regarde ailleurs. Ce n’est pas l’ennui qui pousse à fuir, mais une tension intérieure, difficile à nommer. Certaines œuvres provoquent une gêne subtile, un inconfort…





































