Psychologie

Continuer à se croiser au quotidien, après avoir été intimes ; une épreuve du réel autant qu’un test de soi.

Quand une histoire d’amour prend fin, la séparation s’accompagne souvent d’une distance physique ; on cesse de se voir, on évite les lieux partagés, on crée une coupure. Mais dans le cadre professionnel, cette distance est parfois impossible. Il faut continuer à se croiser, à collaborer, à prétendre que rien ne vacille. Cette cohabitation imposée interroge autant la gestion des émotions que la capacité à tenir une place dans le lien social.

Un deuil sous contrainte

Faire le deuil d’une relation suppose du temps, du silence, de l’espace. Or, dans un bureau partagé ou un service commun, l’intimité passée côtoie la fonction présente, sans pouvoir s’effacer. Le travail impose une forme de proximité forcée qui ralentit ou complique le processus de séparation. Chaque interaction ravive un souvenir, chaque évitement crée une tension.

Maintenir la posture professionnelle : une protection ambivalente

Rester “professionnel”, garder la face, faire comme si : cela peut protéger de l’effondrement, donner un cadre pour tenir. Mais cette posture défensive peut aussi empêcher de penser ce qui a été vécu. La façade professionnelle peut aider à avancer, mais elle ne suffit pas à guérir.

L’autre devient un miroir quotidien de ce qui ne sera plus

L’un des aspects les plus douloureux de cette cohabitation réside dans la confrontation permanente à un corps familier devenu étranger. On voit l’autre rire, discuter, évoluer, sans y être associé. La séparation n’est pas un éloignement, mais une présence muette, chaque jour réactivée.

Gérer les projections du collectif

Dans un cadre professionnel, la séparation ne concerne pas que les deux personnes impliquées ; elle devient visible, perçue, interprétée. Les collègues regardent, spéculent, se positionnent. Cette mise en scène involontaire crée une pression supplémentaire.

De la rupture à la recomposition d’une place

Travailler avec un ancien partenaire suppose un déplacement intérieur. Il ne s’agit pas de nier l’histoire, ni de rejouer une proximité factice, mais de reconstruire un rapport à soi qui ne passe plus par le lien affectif. La relation professionnelle peut se réinventer sur des bases nouvelles, moins intimes mais plus claires.

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