Pourquoi la naissance d’un bébé peut réveiller un sentiment d’abandon

La naissance d’un enfant est souvent perçue comme une source de lien et d’attachement. Pourtant, chez certain·es parents, cet événement réactive un sentiment d’abandon profond, souvent enfoui dans l’inconscient. Ce paradoxe s’explique par les résonances psychiques que provoque l’arrivée d’un être totalement dépendant, renvoyant le parent à ses propres blessures d’enfance.

Le bébé, miroir de la dépendance vécue autrefois

Face à un nouveau-né, le parent se retrouve confronté à une extrême vulnérabilité. Cette dépendance absolue fait écho, chez certains, à leur propre expérience d’enfant abandonné affectivement, comme cette femme qui, en répondant aux pleurs de son bébé, ressent une angoisse irrationnelle d’être laissée seule, réveillant inconsciemment le souvenir d’une enfance marquée par l’absence émotionnelle de ses parents.

Quand la fusion avec l’enfant réactive la peur du vide

Les premières semaines, souvent vécues dans une relation fusionnelle avec le bébé, peuvent paradoxalement raviver la crainte d’être un jour « lâché ». Ce père, totalement investi auprès de son nourrisson, ressent une tristesse diffuse à l’idée que son enfant finira par s’éloigner, sans comprendre que cette peur d’être délaissé rejoue une blessure d’abandon vécue plus tôt dans sa propre histoire.

L’absence de l’autre parent comme amplificateur inconscient

Lorsque le parent se sent seul·e dans la gestion du nouveau-né, l’absence réelle ou symbolique du partenaire peut renforcer ce sentiment d’abandon, comme cette mère dont le compagnon, très impliqué professionnellement, réactive en elle la douleur d’avoir été une enfant « oubliée ». Le contexte actuel vient alors raviver des manques anciens.

Identifier ces résonances pour éviter de les projeter sur l’enfant

Reconnaître que ces émotions ne viennent pas du bébé, mais d’un passé réactivé, permet de ne pas enfermer la relation parent-enfant dans une attente inconsciente de réparation. En prenant conscience de ces blessures ravivées, le parent peut offrir à son enfant un lien plus apaisé, libéré de la peur constante d’être abandonné à nouveau.