Psychologie

Derrière l’image rassurante des grands-parents se cache parfois une construction idéalisée, éloignée des vérités intimes et inconscientes.

La fabrication d’un modèle rassurant

Dans l’imaginaire collectif, les grands-parents incarnent souvent la bienveillance, la sagesse et la tendresse inconditionnelle. Cette représentation, nourrie par les récits familiaux et culturels, offre un repère sécurisant aux enfants comme aux adultes. Paul évoque son grand-père comme un homme « parfait », toujours juste et présent. Pourtant, cette vision lisse masque souvent les zones d’ombre ou les imperfections que la famille choisit d’oublier pour préserver l’unité et la mémoire idéalisée.

Le mythe familial au service de l’équilibre psychique

L’idéalisation des grands-parents répond à un besoin inconscient : celui de maintenir une image protectrice au sein de la lignée. En gommant les conflits, les failles ou les erreurs passées, la famille construit un récit où le grand-parent devient une figure presque symbolique. Ce processus permet de stabiliser l’histoire familiale, mais peut aussi empêcher une lecture plus authentique des relations. Claire, en découvrant des lettres anciennes de sa grand-mère, a pris conscience d’une réalité bien différente de l’image transmise.

Quand l’idéalisation freine l’individuation

Si cette figure idéalisée peut être rassurante, elle peut également peser sur les descendants, en instaurant des modèles inatteignables ou en empêchant l’expression de ressentis plus ambivalents. Oser reconnaître qu’un grand-parent n’a pas toujours été exemplaire peut susciter de la culpabilité, tant le mythe est ancré. Pourtant, cette démarche est essentielle pour sortir d’une vision figée et permettre à chacun de se réapproprier une histoire familiale plus nuancée et libératrice.

Accepter la complexité des liens familiaux

Reconnaître que les grands-parents sont des êtres humains avec leurs forces et leurs failles, c’est ouvrir la porte à une relation plus authentique, même après leur disparition. Cette désidéalisation ne signifie pas renier l’affection ou la gratitude, mais redonner à ces figures leur juste place dans le psychisme familial. Entre mémoire affective et réalité psychique, il existe un espace où l’on peut honorer l’héritage sans s’enfermer dans des récits enjolivés.

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