Psychologie

La plupart des parents affirment aimer leurs enfants de manière identique, comme si l’amour filial devait être parfaitement réparti, sans distinction. Pourtant, derrière cette conviction se cachent souvent des affinités inconscientes, des élans plus spontanés envers l’un que l’autre, sans que cela remette en cause la sincérité de l’amour parental. Reconnaître ces préférences silencieuses, loin d’être une faute, permet de mieux comprendre les mécanismes psychiques à l’œuvre dans la relation à chaque enfant.

L’illusion d’un amour parfaitement équitable

L’idée d’aimer ses enfants « de façon égale » repose sur un idéal moral plus que sur une réalité psychique. Chaque enfant réveille chez le parent des émotions, des souvenirs ou des échos différents, selon son tempérament, sa place dans la fratrie ou les projections qu’il suscite. Par exemple, une mère peut se sentir instinctivement plus proche de son cadet, dont la sensibilité lui rappelle sa propre enfance.

Les préférences inconscientes : un phénomène naturel mais nié

Il est fréquent qu’un parent ressente une complicité particulière avec l’un de ses enfants, sans pour autant délaisser les autres. Ces affinités naissent souvent d’une résonance inconsciente, où l’enfant vient toucher une corde affective spécifique. C’est le cas de ce père, réservé, qui partage une connivence naturelle avec son fils introverti, alors qu’il se sent déstabilisé par le tempérament extraverti de sa fille.

La culpabilité face à ces élans différenciés

Lorsque ces préférences sont ressenties, elles sont souvent refoulées par peur d’être un « mauvais parent ». La culpabilité empêche alors d’examiner sereinement ces dynamiques affectives, conduisant parfois à des efforts excessifs pour compenser, au risque de créer des relations artificielles ou déséquilibrées.

Les effets sur la fratrie : entre rivalités et quête de reconnaissance

Même lorsqu’elles ne sont pas exprimées, ces préférences sont souvent perçues par les enfants. L’enfant moins « préféré » peut développer un sentiment d’injustice ou une quête constante de validation, tandis que celui qui bénéficie de cette affection particulière peut se sentir pris au piège d’une attente implicite.

Vers une parentalité consciente : reconnaître sans culpabiliser

Il ne s’agit pas de forcer une égalité illusoire, mais d’accepter que chaque relation parent-enfant est unique, marquée par des échos inconscients différents. Prendre conscience de ces préférences permet d’éviter qu’elles ne se transforment en favoritisme, en offrant à chaque enfant un espace où il n’a pas à « mériter » l’amour parental, même si la forme que prend cet amour varie.

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