Mode ZEN
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Désirs de soumission : sens et essences
Le fantasme de soumission structure nombre de pratiques sexuelles. Mis en scène dans la pornographie, il est présent dans les sexualités plus traditionnelles. De quelle tendance psychique est-il le signe ? Comment renforce-t-il l'excitation ?
Une règle du social
Tous les groupes sociaux animaux et humains intègrent le couple domination/soumission dans leur structuration. En contrepartie de leur soumission, les dominés réclament la protection des dominants. Ce fonctionnement instaure la dynamique du pouvoir au sein du clan. Dans la nature, les règles de dominance sont fixes et permettent la survie de la lignée et plus loin de l'espèce. L'une des principales repose sur la différence générationnelle. Les adultes protègent les plus jeunes qui obéissent. Cette structure a survécu à l'évolution et se retrouve dans les groupes humains. Elle fonde les pratiques éducatives et l'enseignement.
Une érotisation très ancienne
L'Homme arrive à la vie dans un état de développement incomplet (néoténie). Le nourrisson ne peut survivre sans le concours de l'adulte. Par sa dépendance totale, il voit la satisfaction de ses pulsions remise entre les mains de l'autre. Il est donc assujetti aux bons vouloirs de ses prédécesseurs. Cet état instaure alors la soumission comme la première des exigences vitales. En effet, la soumission s'inscrit comme préliminaire à la satisfaction puis au plaisir.
Cette érotisation très précoce de la soumission laisse des traces dans le psychisme. Tout lâcher prise nécessaire au plaisir sexuel impose de se donner et de se laisser toucher par l'autre Ce don n'est parfois complet que lorsque l'un des membres du couple se fantasme comme propriété de son ou sa partenaire. Remettre son plaisir entre les mains de son/sa partenaire est une manière de l'augmenter. Le fantasme inconscient est de se trouver dans une situation très précoce de plaisir, à l'époque où la satisfaction reposait sur un enjeu vital (alimentation, soins d'hygiène, …) et dépendait entièrement de l'autre.
Cette érotisation très précoce de la soumission laisse des traces dans le psychisme. Tout lâcher prise nécessaire au plaisir sexuel impose de se donner et de se laisser toucher par l'autre Ce don n'est parfois complet que lorsque l'un des membres du couple se fantasme comme propriété de son ou sa partenaire. Remettre son plaisir entre les mains de son/sa partenaire est une manière de l'augmenter. Le fantasme inconscient est de se trouver dans une situation très précoce de plaisir, à l'époque où la satisfaction reposait sur un enjeu vital (alimentation, soins d'hygiène, …) et dépendait entièrement de l'autre.
Le phallus
Mais ce fantasme n'est pas le seul agissant dans la soumission. Ce qui entre en jeu, c'est aussi la question du phallus. Tout désir est articulé dans un rapport au phallus. Certains se pensent le détenir, certains souhaitent l'obtenir, d'autres encore angoissent de s'en voir déposséder. Se soumettre c'est reconnaître à l'autre qu'il ou elle le possède et c'est désirer entrer dans un échange. Le dominant est pensé comme celui qui peut l'apporter. Par conséquent, la soumission offre la possibilité de le capter. Dans la soumission, le phallus est l'enjeu inconscient. Il est ce qui cause le plaisir.
Le partenaire qui se soumet attend d'être comblé, que l'autre lui apporte ce dont il se pense inconsciemment manquant. Il est important de se rappeler que le phallus n'est pas exactement similaire au pénis mais s'applique à tout objet qui peut être séparé du corps et entrer dans un échange. C'est quelque chose qui peut se détenir, se perdre, se donner. Dans un certain nombre de situations sexuelles, le sperme répond à cette définition. La pornographie utilise cette valeur du sperme pour mettre en scène la soumission (éjaculations faciales filmées comme abondantes).
Le partenaire qui se soumet attend d'être comblé, que l'autre lui apporte ce dont il se pense inconsciemment manquant. Il est important de se rappeler que le phallus n'est pas exactement similaire au pénis mais s'applique à tout objet qui peut être séparé du corps et entrer dans un échange. C'est quelque chose qui peut se détenir, se perdre, se donner. Dans un certain nombre de situations sexuelles, le sperme répond à cette définition. La pornographie utilise cette valeur du sperme pour mettre en scène la soumission (éjaculations faciales filmées comme abondantes).
Soumission et désirs
Plus généralement, lors des rapports sexuels, la soumission procède d'un va-et-vient entre les amants. Ainsi, chacun se montre soumis au corps et au plaisir de l'autre. Leur position alterne, ils sont coordonnés. Pour preuve, nombreux sont celles et ceux qui définissent le "rapport sexuel réussi" comme un échange où chacun est gagnant. Ce faisant, ils indiquent que le rapport pour entraîner le plaisir est une négociation réussie, un don contre don. Cependant, le plus souvent la "monnaie" de l'échange demeure mystérieuse. Elle est renvoyée dans les méandres de l'inconscient. C'est ainsi que celui-ci rend possible la répétition du rapport en une sorte de quête infinie puisque sans objet pour la clôre. C'est ainsi que se construit la dynamique du désir, à jamais inextinguible.