Psychologie

Ce que je cherche dans mes relations ne vient pas toujours de mon désir conscient. Parfois, c’est une image ancienne qui guide mes choix. Un modèle inscrit très tôt, souvent sans mots, dans la manière dont j’ai vu un parent aimer ou être aimé. Cette image, je ne l’ai pas choisie : je m’y suis identifié·e. Elle m’a servi de repère. De fantasme. De schéma intérieur. Et si mon rapport au couple rejouait, bien plus que je ne l’imagine, mon lien au parent de sexe opposé ?

L’identification précoce : une empreinte silencieuse

Dès l’enfance, on observe. Et l’un des premiers modèles d’amour se joue souvent entre les parents. Mais au-delà de leur lien à deux, c’est aussi dans la posture du parent de sexe opposé que s’inscrit une identification fondatrice. Comment ce parent aimait-il ? Était-il aimé ? Était-il central ou effacé ? Désiré ou ignoré ? Inconsciemment, on peut chercher à reproduire son rôle, à réparer ce qu’il a vécu, ou à mériter l’amour que lui-même n’a peut-être pas reçu.

Aimer comme lui, ou être aimé comme lui ?

Dans certains cas, on tente de rejouer la position du parent du sexe opposé : aimer comme lui, avec la même dévotion, la même attente, la même douleur parfois. On rejoue une fidélité invisible, en croyant qu’on choisit librement. Dans d’autres cas, on cherche à être aimé·e comme lui ne l’a pas été : obtenir ce que lui ou elle n’a jamais reçu, comme si on voulait, à travers soi, réparer une injustice plus ancienne. Là encore, c’est le passé qui agit, derrière un désir apparemment personnel.

Quand le couple devient terrain de répétition

Ces identifications agissent comme des fils invisibles. On attire certains types de partenaires, on accepte certaines dynamiques, non pas parce qu’elles nous conviennent, mais parce qu’elles font écho à ce modèle premier. Le couple devient alors le théâtre où se rejoue, sans que l’on en ait conscience, une fidélité à l’histoire parentale. Par exemple, s’identifier à une mère en retrait ou à un père sacrifié peut conduire à des relations où l’on se laisse de côté, par loyauté implicite.

Sortir de la répétition sans trahir

Mettre en lumière ces identifications ne veut pas dire rejeter son histoire. Il ne s’agit pas de se détacher de ses parents, mais de reprendre sa propre place dans le lien.
On peut continuer à aimer ses figures fondatrices sans rejouer leur destin. Faire couple autrement, à partir de soi, et non à partir de leur scénario. C’est une façon de dire : « Je reconnais ce que j’ai reçu, je vois ce que j’ai hérité, mais je n’ai pas à le rejouer pour exister. »

Se relier autrement à partir de soi

Identifier son modèle d’origine, c’est créer de l’espace. Pour aimer non par identification, mais par choix. Pour ne plus chercher à réparer un passé, mais construire un présent plus libre.
Ce que j’ai cru être “mon type” est peut-être un reflet. Mon idéal amoureux, une trace. Ma manière d’aimer, une reproduction.Et c’est dans cette prise de conscience que peut naître une relation plus vivante, plus souple, plus mienne.

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