Psychologie

On grandit, on évolue, on s’adapte. Et pourtant, certains doutes intimes résistent. Une impression d’être « pas assez », une gêne à se montrer tel·le que l’on est, une petite voix intérieure qui critique, juge, dévalorise. Souvent, ces sensations viennent de loin. L’image de soi se construit très tôt, dans l’enfance, à travers les regards reçus, les mots entendus, les silences aussi. Alors, quand cette image a été abîmée… peut-on la réparer ? Peut-on réapprendre à se voir autrement ?

Une construction précoce, silencieuse mais profonde

L’image que nous avons de nous-même n’est pas innée. Elle se forme à travers l’expérience affective : la manière dont on a été accueilli, écouté, encouragé ou non. Si l’on a été comparé, rabaissé, ignoré ou trop responsabilisé trop tôt, on peut grandir avec une représentation intérieure altérée. Même sans violence apparente, un climat de non-reconnaissance suffit à laisser des traces durables. Et cette image d’un soi « insuffisant » devient un filtre à travers lequel on se juge… et on vit.

Les traces visibles dans la vie adulte

Une image de soi abîmée ne se manifeste pas toujours de façon spectaculaire. Elle s’exprime dans des retenues, des peurs, des auto-censures : ne pas oser postuler, ne pas se sentir intéressant·e, avoir peur de gêner ou d’être abandonné·e. Parfois, elle alimente des relations déséquilibrées, des répétitions douloureuses, ou une incapacité à recevoir l’amour, les compliments, la reconnaissance. Comme si, au fond, on ne se sentait pas vraiment « autorisé·e » à exister pleinement.

Réparer, ce n’est pas effacer

Il ne s’agit pas de nier ce qui a été vécu. Mais de faire une place à ce passé, sans qu’il détermine entièrement le présent. Réparer l’image de soi, c’est reconnaître les blessures, leur donner un sens, les relier à une histoire plus vaste. C’est aussi désactiver la croyance selon laquelle cette image intérieure est figée. On ne peut pas changer le passé, mais on peut faire évoluer le regard qu’on en porte — et surtout, le regard que l’on porte sur soi.

Vers une image plus juste, plus vivante

Ce travail demande du temps, de la douceur, et souvent un accompagnement thérapeutique. Mais il est possible. Peu à peu, on apprend à s’écouter sans se juger, à voir ce qui, en soi, mérite d’être reconnu, à séparer ce qui vient de l’enfant blessé et ce que l’adulte peut maintenant choisir. Réparer l’image de soi, ce n’est pas devenir parfait·e : c’est se redonner une place intérieure digne, sensible, libre. Et parfois, c’est dans cette fragilité assumée que l’on commence à se reconstruire avec solidité.

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