Psychologie

Quand l’un des parents est absent – que ce soit par choix, par éloignement ou par rupture -, le parent présent se retrouve confronté à une question délicate : comment évoquer cette absence auprès de l’enfant ? Entre la tentation d’adoucir la réalité par des paroles idéalisantes, et celle de dire des vérités dures par amertume, l’équilibre est fragile. Derrière ces discours se cachent des enjeux inconscients : protéger l’enfant, exprimer ses propres blessures ou encore tenter de donner du sens à ce vide.

L’absence, un espace que l’enfant va investir psychiquement

Qu’on le veuille ou non, l’enfant construit une représentation intérieure du parent absent, même en l’absence d’informations précises. Par exemple, cette petite fille qui imagine son père comme un aventurier bienveillant, alors qu’il a disparu de sa vie depuis plusieurs années. Le silence complet laisse place aux fantasmes, souvent idéalisants.

La tentation de préserver l’image « parfaite » du parent absent

Par culpabilité ou par désir de protéger l’enfant, certains parents n’osent pas nommer les défaillances de l’autre, maintenant une image édulcorée. Ce père, par exemple, parle de la mère absente comme d’une personne « très occupée », évitant d’aborder son désintérêt manifeste. Cette idéalisation nourrit chez l’enfant une attente irréaliste et parfois douloureuse.

Le piège inverse : faire porter à l’enfant le poids du ressentiment

À l’inverse, exprimer son amertume ou dénigrer l’autre parent peut enfermer l’enfant dans un conflit de loyauté, où il se sent obligé de prendre parti ou de rejeter une partie de ses origines. Cette mère qui répète à son fils que « son père les a abandonnés » alimente un sentiment de honte ou de colère chez l’enfant, qui n’a pas les outils pour gérer cette charge émotionnelle.

Nommer l’absence sans charger le discours affectivement

L’équilibre réside dans la capacité à dire les choses simplement, sans masquer la réalité mais sans y projeter sa propre douleur. Expliquer que l’autre parent est absent « parce qu’il ou elle fait des choix différents » permet de donner un cadre sans nourrir ni espoir vain, ni rejet.

Laisser l’enfant construire sa propre représentation

Plutôt que d’imposer un discours figé, il est essentiel de laisser l’enfant exprimer ses questions, ses ressentis, et d’accompagner sans orienter. Accepter qu’il puisse idéaliser ou critiquer à certains moments, sans le corriger, lui permet de cheminer psychiquement face à cette absence, en se libérant progressivement des projections parentales.

Trouver un psy