Psychologie

Grimper toujours plus haut, s’inventer des monstres, défier des règles imaginaires ou tester les limites du « fais attention » répété par les adultes : ces jeux où l’enfant flirte avec le danger inquiètent souvent. Pourtant, en jouant avec l’interdit ou le risque, l’enfant cherche avant tout à maîtriser ses propres peurs et à apprivoiser l’inconnu. Ce n’est pas le danger réel qu’il recherche, mais l’espace symbolique où il peut affronter ses angoisses à sa manière.

Se confronter au danger pour mieux le contrôler

Lorsque l’enfant s’invente des scénarios où il échappe à un péril, il transforme une peur diffuse en une histoire qu’il peut diriger. Paul, 5 ans, passe ses journées à sauter d’un canapé à l’autre en imaginant un sol rempli de lave ; derrière ce défi physique, il met en scène la peur de « tomber », au sens propre comme au figuré, en s’octroyant le rôle du héros capable de survivre. Le jeu devient ainsi un terrain d’expérimentation pour contenir l’angoisse.

L’interdit comme moteur d’exploration psychique

Braver une règle ou franchir une limite en jeu, c’est pour l’enfant une façon d’explorer des zones de son monde intérieur qu’il ressent comme interdites ou dangereuses. Emma, 6 ans, aime défier ses parents en s’aventurant à cache-cache dans les coins sombres de la maison ; elle rejoue ainsi, en toute sécurité, la peur de l’abandon et de la solitude. L’interdit symbolique stimule la capacité à affronter l’inconnu sans être submergée.

La répétition des risques imaginaires pour désamorcer l’angoisse

Quand un enfant rejoue sans cesse des situations périlleuses, il cherche à se rassurer face à ce qui l’effraie en se plaçant en position de maîtrise. Léa, 4 ans, demande chaque soir qu’on lui raconte des histoires de loups, tout en disant qu’elle a peur ; cette mise en scène répétée lui permet de cadrer la peur en la rendant prévisible. La ritualisation du danger fictif agit comme un mécanisme d’apaisement.

Laisser l’enfant apprivoiser ses peurs sans l’exposer au réel

Si ces jeux autour du danger sont nécessaires, le rôle de l’adulte est d’accompagner sans confondre imaginaire et réalité. Inutile de brider systématiquement ces scénarios ; mieux vaut offrir un cadre sécurisant où l’enfant peut explorer ses peurs en sachant qu’elles restent du côté du jeu. C’est dans cet espace symbolique qu’il pourra, à son rythme, transformer l’angoisse en confiance.

Trouver un psy