Psychologie

Se faire confiance : l’expression semble simple, presque évidente. Pourtant, pour beaucoup, elle demeure inaccessible. Doute chronique, peur de se tromper, besoin constant de validation extérieure… Cette difficulté à s’appuyer sur son propre jugement, à croire en ses ressentis ou en ses choix, n’est pas seulement un manque de confiance en soi : elle touche une assise plus profonde du sujet. Une faille dans la relation à soi, souvent enracinée dans l’histoire affective. Pourquoi est-ce si difficile ? Et peut-on réapprendre à se faire confiance ?

Une confiance fondée… sur l’autre

La confiance en soi ne naît pas de soi seul. Elle se construit très tôt, dans le regard et la parole de l’autre ; le parent, le premier miroir. Lorsque les figures d’attachement sont instables, absentes, intrusives ou critiques, l’enfant développe une vigilance intérieure, une autodévalorisation ou une peur de l’erreur. Il apprend que ses ressentis peuvent être faux, que ses élans doivent être contenus, que ce qu’il perçoit n’est pas fiable. Ce décalage entre ce que je sens et ce que l’autre me renvoie peut s’installer durablement.

Douter de soi pour rester loyal

Parfois, le manque de confiance en soi est une forme de loyauté inconsciente. Se sentir incapable, inférieur, fragile peut perpétuer une position apprise au sein de la famille : ne pas dépasser, ne pas contredire, ne pas briller plus que les autres. Le doute devient un langage familial, un repère intérieur. Il ne s’agit pas d’un échec personnel, mais d’un positionnement psychique ancien, souvent protecteur. Se faire confiance impliquerait alors de rompre un pacte silencieux, de s’autoriser à exister autrement.

La peur de soi-même

Pour certaines personnes, se faire confiance revient à s’autoriser à agir, à décider, à désirer. Or cela peut réveiller des peurs profondes : peur de mal faire, de décevoir, de blesser, d’être rejeté. Dans une lecture psychanalytique, la difficulté à se faire confiance peut aussi être liée à une crainte du désir, de la puissance d’agir ou même de la liberté. Il est parfois plus rassurant, inconsciemment, de rester dans l’hésitation, que d’assumer la responsabilité de ses choix.

Une reconstruction possible

Réapprendre à se faire confiance ne passe pas par la répétition de mantras. Cela demande un travail de reconnexion à soi, à ses sensations, à ses désirs. Nommer les zones de doute, comprendre d’où elles viennent, accepter la légitimité de ce que l’on ressent : ce sont des étapes lentes mais structurantes. Ce travail peut être soutenu par une démarche thérapeutique, où la parole devient un terrain d’expérimentation de la fiabilité de soi. Peu à peu, le sujet peut retrouver une voix intérieure plus stable, moins dépendante du regard extérieur.

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