Psychologie

Être parent dans une famille monoparentale ne se limite pas à « faire face seul·e ». C’est aussi devoir redéfinir sa place, entre le rôle assumé, celui laissé vacant et l’équilibre à préserver avec l’enfant. La monoparentalité confronte à une double exigence : porter seul·e la charge éducative et affective, tout en évitant de se perdre dans une posture de compensation ou de surinvestissement. Trouver sa juste place devient un défi autant psychique que pratique.

Assumer deux rôles sans se confondre

Dans l’absence de l’autre parent, il est tentant d’endosser à la fois la figure d’autorité et celle de réconfort. Mais vouloir combler le vide en occupant tous les rôles expose au risque de l’effacement personnel, où le parent n’existe plus que dans la fonction. Par exemple, cette mère qui, après une séparation, tente d’être à la fois la « maman protectrice » et le « père strict », au point de s’épuiser dans une posture intenable.

La tentation du surinvestissement affectif

Se retrouver seul·e avec son enfant peut renforcer la proximité, mais aussi entraîner une dérive où l’enfant devient le principal soutien émotionnel du parent. Ce père, par exemple, qui partage avec sa fille adolescente ses inquiétudes financières ou ses peines personnelles, brouille les frontières et place l’enfant dans une position de confident·e qu’il ne devrait pas occuper.

La place du parent absent : entre idéalisation et rejet

Trouver sa place, c’est aussi gérer celle du parent qui n’est plus là. Certains parents effacent l’autre pour éviter la souffrance, tandis que d’autres le survalorisent par culpabilité, créant une image déséquilibrée. Cette gestion de l’absence influence la construction psychique de l’enfant, qui a besoin d’une représentation claire, même si l’autre parent est distant ou défaillant.

Préserver son identité au-delà du rôle parental

Dans la monoparentalité, il est fréquent que le parent s’oublie derrière ses responsabilités. Réapprendre à exister en dehors de la fonction parentale est essentiel pour maintenir un équilibre intérieur, comme cette femme qui décide de reprendre une activité artistique délaissée depuis la naissance de son fils, retrouvant ainsi un espace personnel vital.

Vers une place ajustée : ni tout, ni rien

Trouver sa place en tant que parent solo, c’est accepter de ne pas compenser l’absence, mais de construire une dynamique où chacun peut évoluer sans dépendance excessive. Cela suppose de poser des limites claires, d’assumer ses failles sans culpabilité, et de reconnaître que l’équilibre ne repose pas sur la perfection mais sur une relation vivante et ajustée.

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