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Plaisirs et désirs sexuels : 2000 ans de culpabilité ?
Les premiers textes de l'humanité régissent l'organisation sociale des groupes humains, notamment leur sexualité. Ce sont tous des textes religieux. Le projet de ces écrits est d'assurer le fonctionnement optimal ainsi que la stabilité des sociétés. Freud, en analysant les sociétés primitives relève les prescriptions quant aux relations entre les sexes et entre les générations. Toutes les prescriptions sexuelles vont dans le sens de l'exogamie (s'unir en dehors de son groupe d'origine) et respecte la hiérarchie des castes. Elles assurent la cohésion du groupe et la transmission du pouvoir.
Le sexe et la Loi
Primitivement, la loi repose sur la religion. La référence à un ancêtre (dieu) permet de situer chaque groupe humain par rapport aux autres et de fixer les règles du "vivre ensemble". Souvent, ces prescriptions indiquent qu'il s'agit de s'unir et de procréer avec un partenaire relevant d'un autre ancêtre. Cela permet l'essor des alliances entre les groupes. Ces traditions se sont maintenues et se sont structurées autour de l'interdit de l'inceste (initialement, alliance au sein du groupe, plus récemment, alliance au sein d'un groupe restreint : la famille). Ainsi, le Lévitique par exemple (texte commun au Judaïsme et au Christianisme) formalise les devoirs de l'Homme et ses impératifs moraux, notamment les liens familiaux et la sexualité.
La culpabilité et le sexe
Dans nos sociétés où les prescriptions religieuses ont moins d'emprise, la loi et la morale ont repris à leur compte la culpabilisation et l'organisation de nos sexualités. Le tabou est resté sur tout ce qui touche au sexe et avec lui, tous les symptômes de la culpabilité (auto-censure, honte, secret). Nous sommes tous pris dans une culpabilité qui nous dépasse à l'endroit du sexuel (fantasme et acte). Nous questionnons la normalité de nos désirs, de nos plaisirs, plus largement de notre sexualité. La norme est la partie consciente de la morale et des interdits.
Un inconscient collectif ?
Certains auteurs parlent d'inconscient collectif. Il semblerait dans une perspective purement freudienne que cette terminologie soit redondante tant l'inconscient procède d'une intériorisation des principes de l'autre, notamment du parent. Dans l'inconscient, on trouve surtout de l'autre. Les interdits de nos parents, eux même repris des interdits des leurs, et ainsi de suite, sont calqués sur les modèles sociaux dominants. Même quand l'interdit n'est pas formalisé, il reste agissant.
Prenons l'exemple de l'homosexualité : sans être nécessairement interdite, inconsciemment les parents projettent de mettre au monde un enfant hétérosexuel. C'est la norme. Cet idéal s'ancre très profondément dans l'inconscient du sujet à naître. Si par la suite, son orientation sexuelle est autre, il rencontrera la culpabilité d'avoir à remettre en cause ce désir parental et ce, même en l'absence d'interdits évoqués.
Prenons l'exemple de l'homosexualité : sans être nécessairement interdite, inconsciemment les parents projettent de mettre au monde un enfant hétérosexuel. C'est la norme. Cet idéal s'ancre très profondément dans l'inconscient du sujet à naître. Si par la suite, son orientation sexuelle est autre, il rencontrera la culpabilité d'avoir à remettre en cause ce désir parental et ce, même en l'absence d'interdits évoqués.
Sexualité et société
Si notre sexualité est personnelle, individuelle, unique, elle se confronte aux règles sociales. Nous nous questionnons tous un jour sur la place que nous occupons au sein du groupe de nos contemporains. Cette place y est intimement liée. C'est elle qui régit nos rapports aux autres. Tout fonctionnement social peut être analysé à l'aune de la sexualité. La place du féminin, du masculin, les rapports au chef, à l'autorité ont tous une composante inconsciente empreinte de nos représentations sexuelles individuelles et de la façon dont nous nous insérons individuellement dans le genre. Les détracteurs des théories freudiennes parlent de pansexualisme (tout est sexuel) et s'opposent à cette analyse.