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Le vote, acte de liberté et de citoyenneté
A l’heure de l’enjeu politique national majeur représenté par l’élection présidentielle, les sondages annoncent encore et toujours un fort taux d’abstention. Pourtant, l’acte de voter représente une manière d’exprimer sa singularité, d’honorer son statut de citoyen et de participer à la vie démocratique de son pays.
Blasés ?
Les raisons invoquées par les abstentionnistes sont finalement peu nombreuses. Elles se centralisent autour de deux problématiques : celle de la confiance envers les hommes politiques (« ils ne respectent jamais leurs promesses », « Ils se moquent du peuple »…) ainsi que celle de leur pouvoir (« Un tel ou un tel, ça ne change rien », « Ce n’est plus eux qui décident »…).
On comprend donc que les arguments ne portent pas sur les idées et les convictions défendues par les candidats mais davantage sur celle de leur éthique : ce n’est pas l’engagement politique en tant que tel qui est décrié mais celui de la sincérité des motivations des hommes politiques.
La seconde catégorie d’argument témoigne, quant à elle, d’un attachement encore plus marqué à la fonction politique : c’est bien parce qu’elle aurait disparue de la scène nationale (du fait de la perte de pouvoir) que, par réaction, le citoyen se désinvestirait, telle une reconnaissance de son impuissance à agir sur son quotidien.
Un acte complexe
Le choix d’un candidat est un acte fort complexe car il s’appuie sur un ensemble de facteurs juxtaposables mais non comparables. On distingue tout d’abord le dilemme bien commun/bien personnel : dois-je voter pour le candidat dont les propositions sont de nature à améliorer mes conditions de vie ou dois-je privilégier celui dont le programme m’apparaît comme favorable au plus grand nombre ? Au-delà, dois-je avant tout penser à ceux qui sont les plus en difficulté, à l’épanouissement général ou encore à la croissance de mon pays ?
Le second dilemme se cristallise autour de l’opposition entre la personne du candidat et les convictions défendues. En effet, en déposant son bulletin dans l’urne, on ne traduit pas seulement une préférence pour un programme et des idées mais aussi pour un Homme. S’il arrive que la personnalité du candidat retenu agrée autant que les propositions défendues, il n’en est pas toujours ainsi. Dans les temps de crise que nous traversons, la question de la capacité à gouverner est encore davantage ramenée sur la scène politique.
Enfin, le choix d’un candidat doit également s’appuyer sur l’analyse du contexte de l’élection en question : quelles sont les réalités politiques, sociales, économiques et internationales du moment ? Mes convictions profondes correspondent-elles à la meilleure stratégie à court, moyen et long terme ?
Une expression de soi
Etudier les facteurs à l’œuvre dans le processus aboutissant au choix d’un candidat laisse entrevoir une réalité évidente : celle de l’affirmation de la singularité et de l’identité de celui qui choisit.
Etant données la diversité et la complexité des enjeux sous-jacents, aucun discours ni stratégie de communication ne serait en mesure d’influencer l’ensemble des facteurs. Choisir un candidat, c’est avant tout faire un choix pour soi, pour autrui et pour la société. C’est juxtaposer les enjeux, les hiérarchiser et finalement décider de celui ou ceux que l’on considère comme majeur, comme premier.