Psychologie

Réflexion sur la notion de responsabilité dans l’acte d’infidélité

Combien de fois entend-on : « Je ne voulais pas, c’est arrivé comme ça » ? L’idée d’un adultère « accidentel » dédouane souvent celui qui trompe, en attribuant l’acte à un moment d’égarement, au contexte ou à une perte de contrôle passagère. Mais derrière cette vision se cache un refus d’assumer la part consciente de chaque infidélité.

L’illusion de la faute involontaire

Aucune infidélité ne survient sans une série de micro-choix préalables. Le regard prolongé, la conversation ambiguë, l’opportunité acceptée sont autant d’étapes où la responsabilité s’exerce en silence. Parler d’accident, c’est nier ces signaux que l’on a consciemment ignorés pour mieux céder.

Le contexte comme alibi

Certaines situations – voyage, soirée, alcool – sont souvent invoquées pour expliquer la perte de repères. Mais le contexte ne crée pas l’infidélité, il révèle une faille déjà présente, une disponibilité intérieure à franchir la limite. L’environnement facilite peut-être le passage à l’acte, mais il n’en est jamais l’unique cause.

La dissociation : se cacher à soi-même

Il arrive que l’on agisse comme si l’on n’était plus vraiment là, coupé de ses repères habituels. Cette dissociation psychique permet de justifier après coup l’acte par une sensation d’irréalité, mais elle n’efface pas la responsabilité. Elle montre surtout une difficulté à affronter ses désirs ou ses frustrations de manière consciente.

La culpabilité et le besoin de minimiser

Qualifier l’adultère d’accident permet de limiter la gravité de l’acte aux yeux de l’autre, mais aussi à ses propres yeux. C’est une stratégie psychique pour préserver l’image de soi et éviter une remise en question plus profonde. Pourtant, reconnaître la part de choix dans l’acte est la seule voie vers une compréhension sincère de ce qui a conduit à la trahison.

Assumer plutôt qu’excuser

L’infidélité n’est pas toujours préméditée, mais elle n’est jamais totalement involontaire. Assumer que l’on a laissé une porte ouverte, consciemment ou non, permet de sortir du discours d’excuse pour entrer dans une véritable réflexion sur ses besoins, ses limites et ses contradictions. Ce n’est qu’à ce prix que l’on peut éviter de reproduire l’acte sous couvert de fatalité.

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