Psychologie

Une lecture psychologique des désirs projetés sur la hiérarchie, la proximité ou l’admiration.

Le bureau est souvent perçu comme un espace rationnel, balisé par les codes de la productivité et des objectifs. Pourtant, c’est aussi un lieu où circulent des affects, des transferts, des tensions silencieuses. L’amour y naît parfois, porté par des désirs qui ne disent pas leur nom. Mais entre projections, hiérarchie et proximité répétée, comment distinguer le fantasme d’un véritable lien ?

Le cadre professionnel comme catalyseur

L’entreprise structure les interactions ; elle crée des rôles, des répétitions, des mises en scène. Dans ce décor, certains liens affectifs prennent une intensité particulière, renforcée par la proximité quotidienne, les objectifs partagés, la complicité implicite. Le cadre devient un creuset où le désir peut se glisser sans être nommé, sous couvert de professionnalisme.

Hiérarchie et transfert affectif

Être attiré·e par une figure d’autorité n’est pas rare. Le pouvoir, la reconnaissance, la posture de maîtrise peuvent réactiver des représentations anciennes, souvent parentales. On ne tombe pas seulement amoureux d’un collègue ou d’un supérieur ; on investit en lui une fonction symbolique : celle qui rassure, qui valide, qui protège. C’est là que le transfert opère.

Admirer pour ne pas se dévoiler

Dans l’environnement professionnel, il est plus simple d’admirer que de s’exposer. L’autre devient alors un support d’idéalisation : on l’observe, on s’en inspire, on le désire parfois, mais sans oser se confronter à la réciprocité. Le fantasme protège d’un lien réel, plus incertain, plus risqué. On aime de loin, pour éviter de se découvrir.

Quand le fantasme se confronte au réel

Parfois, la relation se concrétise : un échange se transforme, un lien se noue. Mais le passage du fantasme à la réalité n’est jamais sans conséquences. Ce qui semblait évident dans l’imaginaire peut devenir complexe, voire déceptif, une fois le lien engagé. L’autre n’est plus un rôle ; il devient une personne, avec ses limites, son altérité, son propre désir.

L’amour au travail : possible, mais à penser

Aimer dans le cadre professionnel n’est ni à idéaliser ni à condamner. Cela demande surtout de penser ce qui se joue réellement dans le lien : désir authentique ou besoin de reconnaissance ? Admiration sincère ou transfert affectif ? L’enjeu n’est pas de fuir l’affect, mais de le rendre conscient, pour éviter que le fantasme ne prenne toute la place.

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