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Le transfert et le contre transfert
Ils constituent deux des quatre points cardinaux de la cure analytique à côté du cadre de l’analyse et de l’interprétation qui donne sens au transfert.
Définition du transfert
Bien qu’il y soit couramment associé, le transfert n’est pas un mécanisme réservé à la psychanalyse et dont les seuls objets seraient les analystes. Il peut en effet être un processus indépendant de toute relation lorsque le ressenti est projeté sur un objet inanimé : par exemple, claquer la porte est une projection de la colère ressentie vis-à-vis d’un tiers ou d’une situation sur l’objet ‘porte’.
La notion de transfert fut introduite par Sigmund Freud et Sandor Ferenczi entre les années 1900 et 1909. En psychanalyse, il désigne un processus durant lequel un affect passé et refoulé du patient, surgit dans le champ psychanalytique et se projette sur l’analyste.
Le transfert renvoie donc à la notion de déplacement et plus particulièrement de double déplacement. Il est en effet un déplacement de temps dans la mesure où l’affect est ramené du passé et revécu dans le présent, mais aussi un déplacement de personne car il se dirige vers le thérapeute.
Définition du contre-transfert
Le contre-transfert est l'ensemble des réactions inconscientes de l'analyste à l’analysant et plus particulièrement au transfert de l'analysant. Il renvoie à la capacité du thérapeute à supporter l’ensemble des projections et des rôles que lui attribuent le Moi et le Surmoi du patient, lors de la mise en scène des conflits et dans le cadre de la relation analytique.
Ce processus nécessite donc, de la part du thérapeute, une parfaite connaissance du fonctionnement de son propre inconscient, sans quoi ses propres résistances en provoqueraient en retour chez le patient, qui rejetterait ainsi les interprétations proposées.
La relation analytique se déploie en effet telle une interaction, un dialogue entre les inconscients du patient et de l’analyste car « Chacun possède en son propre inconscient un instrument avec lequel il peut interpréter les expressions de l’inconscient chez les autres » (Freud).
Utilités
Le transfert implique de revivre des émotions passées et non simplement de les remémorer, les psychanalystes parlent donc de régression : « À la suite d’une frustration subie, le patient a régressé à un point de fixation qui correspond aux problèmes les plus significatifs de son enfance » (Daniel Lagache). Il exprime la tendance compulsive de l’être humain à répéter les expériences de son « passé infantile-sexuel-traumatique », selon l’expression de J.Cournut (2000).
Le transfert permet de rejouer l’investissement d’un imago (représentation psychique) en le déplaçant vers l’analyste. Celui-ci aura alors l’opportunité et les moyens d’observer, d’interpréter puis de le résoudre au travers du contre-transfert.
Transfert positif ou négatif
Les désirs inconscients du patient vers l’analyste se dessinent selon des variations et des polarités diverses. Les transferts peuvent donc être positifs lorsque ce qui est projeté se rapporte à des émotions positives.
Ils peuvent également être négatifs et se manifestent alors par des ressentis de haine et d’agressivité envers l’analyste. Il s’agira ainsi de lui expliquer les phénomènes de transfert afin de lui permettre de comprendre ce qu’il advient ainsi que la véritable nature de ce qui se joue.