Psychologie

À l’ère des réseaux sociaux, l’adolescent ne construit plus son identité uniquement dans le regard de ses proches ou de ses pairs réels. Il ou elle évolue désormais entre deux espaces : le monde physique et celui du numérique. Sur Instagram, Snapchat ou TikTok, l’adolescent façonne une version de lui-même qu’il maîtrise, ajuste et expose. Cette identité numérique n’est pas une simple vitrine ; elle devient un véritable double « je », où se rejouent les tensions, les désirs et les contradictions de la quête identitaire. Mais que révèle vraiment cette image virtuelle, et quels en sont les enjeux inconscients ?

Créer une version idéalisée de soi pour mieux supporter l’incertitude

Face au flou identitaire propre à l’adolescence, le numérique offre un espace où l’on peut choisir qui l’on veut être. En filtrant ses photos, en sélectionnant ses publications, l’adolescent·e construit un « je » maîtrisé, souvent idéalisé. Ce double numérique apaise l’angoisse de ne pas savoir qui l’on est vraiment, en proposant une identité façonnée pour être reconnue et validée par les autres.

Le regard numérique comme miroir amplifié

Si l’adolescence s’est toujours construite sous le regard des pairs, les réseaux sociaux démultiplient ce regard jusqu’à l’intrusion permanente. Chaque like ou commentaire devient une confirmation (ou une remise en cause) de la valeur de ce « je » numérique. L’adolescent peut alors se sentir prisonnier·ère de cette image, obligé·e d’entretenir un personnage qui ne correspond plus toujours à son ressenti profond.

Un espace d’expérimentation ou un piège identitaire ?

L’identité numérique peut être un terrain d’exploration, où l’adolescent teste des facettes de lui-même sans s’exposer physiquement. Mais le risque est de confondre ce double virtuel avec son identité réelle, et de se perdre dans une quête de perfection inatteignable. Ce décalage entre le « je » numérique et le « je » intime peut générer malaise, sentiment d’imposture ou dépendance à la validation extérieure.

Accompagner l’adolescent à relier ses deux « je »

Il ne s’agit pas de diaboliser l’identité numérique, mais d’aider l’adolescent à prendre conscience que ce qu’il montre n’est qu’une partie de lui-même. Encourager un usage plus authentique des réseaux, valoriser l’expression des vulnérabilités et rappeler que l’identité se construit aussi en dehors des écrans sont des clés pour éviter que ce double « je » ne devienne une prison virtuelle.

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