S’estimer sans se surévaluer : trouver un équilibre juste

Entre le manque de confiance en soi et l’excès d’assurance, il existe un espace plus subtil, plus stable : celui d’une estime de soi réaliste. On parle beaucoup d’apprendre à s’aimer, à se valoriser, à oser prendre sa place. Mais comment s’estimer justement, sans se surévaluer ni se déprécier ? Ce juste milieu, souvent discret, n’est pas un compromis tiède, mais un équilibre construit dans la nuance, l’humilité et la connaissance de soi.
Ni effacement, ni illusion
Avoir une bonne estime de soi ne signifie pas se croire exceptionnel·le en tout, ni chercher à être parfait·e. Cela veut dire se reconnaître dans sa singularité, avec ses qualités réelles, mais aussi ses limites. Trop souvent, on oscille entre deux extrêmes : se minimiser par peur de déranger, ou se surévaluer pour ne pas se sentir vulnérable. L’un comme l’autre créent des tensions. L’enjeu est donc d’apprendre à exister pleinement, sans exagérer ni s’effacer.
La surévaluation comme défense
Se surévaluer peut sembler positif : montrer de l’assurance, se mettre en avant, ne douter de rien. Mais cela peut aussi être une stratégie pour cacher un sentiment d’infériorité. Derrière une grande confiance affichée se trouve parfois une peur de l’échec, une peur du vide ou une nécessité de reconnaissance constante. S’estimer, au contraire, ne dépend pas de la démonstration. C’est pouvoir s’apprécier même quand on ne brille pas.
L’estime lucide : un ancrage intérieur
Trouver un équilibre juste, c’est oser se regarder en face, sans complaisance mais sans dureté. C’est être capable de reconnaître ses forces, de les nourrir, tout en acceptant ce que l’on ne sait pas (encore) faire, ou ce que l’on n’a pas à offrir. C’est aussi pouvoir entendre un retour critique sans s’effondrer, ni se défendre systématiquement. L’estime lucide ne cherche pas à plaire, mais à être fidèle à soi, dans sa complexité.
Une relation à soi à cultiver
L’estime de soi n’est pas un état figé, mais une relation que l’on entretient au fil du temps. Elle se construit à travers les choix que l’on fait, les limites que l’on pose, la manière dont on se parle intérieurement. Elle s’approfondit dans les épreuves, dans les apprentissages, dans la façon dont on prend soin de ce que l’on est et non de ce que l’on croit devoir être. S’estimer sans se surévaluer, c’est retrouver une sécurité intérieure qui ne dépend pas du paraître, mais du vécu.