Psychologie

Palpitations, vertiges, peur de « devenir fou », de faire une crise en public ou d’exploser intérieurement… Certaines angoisses s’accompagnent de la terreur de perdre le contrôle. De ne plus se maîtriser, de dire ou faire quelque chose d’irrémédiable, de ne plus être « soi ». Ce type d’angoisse est courant, mais il est souvent mal compris. Car derrière la peur apparente, il y a un enjeu plus profond : celui du rapport à soi, au corps, et au désir.

Une illusion de maîtrise héritée

Dans de nombreuses histoires personnelles, la maîtrise de soi a été valorisée très tôt : être calme, raisonnable, adaptable, ne pas déranger. Cette injonction peut s’être inscrite dans l’identité, comme une condition d’amour ou de reconnaissance. Résultat : toute montée émotionnelle, toute perte de repère, devient suspecte. L’angoisse surgit non pas parce que quelque chose menace réellement, mais parce que l’idée même de ne plus tenir devient insupportable.

Ce que l’on redoute vraiment

Perdre le contrôle, ce n’est pas simplement craindre un comportement déplacé. C’est souvent la peur que surgisse une part de soi longtemps tenue à distance : une colère contenue, une tristesse enfouie, un désir refoulé. Ce qui angoisse, ce n’est pas tant l’inconnu ; c’est le trop connu, mais non reconnu. Une part vivante, mais jugée dangereuse. La crise d’angoisse apparaît alors comme une lutte intérieure entre le moi qui tient et l’inconscient qui insiste.

Le corps, ce témoin qu’on ne contrôle pas

L’angoisse de perdre le contrôle se manifeste souvent par une hypervigilance vis-à-vis du corps. On guette les battements du cœur, les sensations, les signes avant-coureurs d’un débordement. Cette focalisation crée un cercle vicieux : plus on surveille, plus le corps s’emballe. Et plus le corps s’emballe, plus on craint l’excès. C’est le corps qui se rebelle contre l’idée d’un contrôle absolu. Il devient le lieu du conflit, mais aussi une voie d’entrée possible vers la compréhension.

Apprivoiser ce qui déborde

Sortir de cette angoisse ne consiste pas à renforcer le contrôle, mais à renouer avec ce que l’on cherche à maîtriser à tout prix. Cela suppose une forme d’ouverture : accueillir l’imprévu, reconnaître ses zones d’émotion, de fatigue, de fragilité, sans les diaboliser. C’est dans cette reconnaissance, patiente et progressive, que le besoin de contrôle peut se détendre. Et que l’on peut retrouver non pas une maîtrise totale, mais une confiance plus souple en sa capacité à traverser ce qui vient.

Trouver un psy