Psychologie

Il arrive que l’on continue à entretenir des liens qui ont perdu leur sens, parfois depuis longtemps. Une amitié à sens unique, un lien familial pesant, une relation qui fatigue plus qu’elle ne soutient. On le sait, on le sent, mais on reste. Et souvent, ce choix n’en est pas vraiment un : il répond à des mécanismes inconscients bien plus puissants que la simple volonté.

L’attachement précoce rejoué à l’âge adulte

Derrière la fidélité apparente à une relation insatisfaisante se cache souvent un attachement plus ancien, archaïque. Certains liens actuels réactivent des scénarios vécus dans l’enfance, comme celui d’un amour qu’il fallait mériter, d’un parent distant qu’il fallait apprivoiser. L’inconscient ne cherche pas le bien-être immédiat, il cherche la répétition de ce qu’il connaît. Ainsi, on s’accroche parfois à une relation difficile parce qu’elle rejoue une forme de loyauté ancienne, même douloureuse.

Le fantasme de réparation silencieuse

Beaucoup restent dans des relations éprouvantes par espoir secret qu’elles finissent par changer. Mais ce désir de transformation ne vise pas toujours l’autre : il vise, au fond, la réparation d’une blessure passée. On projette sur l’autre l’idée qu’un lien heureux pourrait enfin combler un manque ancien, guérir une fracture ancienne. Cette attente n’est pas consciente, mais elle infiltre nos choix et nos silences. On attend, on supporte, on espère, sans voir que l’on confond présent et passé.

La peur de trahir une part de soi

Certains liens, même douloureux, sont investis d’une telle charge symbolique qu’y renoncer reviendrait à perdre une partie de soi. Quitter une relation, c’est parfois trahir l’enfant qu’on a été, celui qui rêvait d’amour inconditionnel, celui qui s’était promis de rester fidèle coûte que coûte. Le lien devient une sorte d’identité affective à laquelle on se raccroche, même s’il fait mal. Ce n’est pas la personne que l’on ne veut pas quitter, mais une image de soi construite autour du sacrifice.

Mettre en lumière ce qui agit en silence

Pour pouvoir réellement choisir de rester ou de partir, il faut d’abord comprendre ce qui se rejoue dans la relation. Ce travail de lucidité demande de faire remonter à la conscience ce qui, jusqu’ici, se vivait dans l’ombre. On peut alors distinguer ce qui relève du lien réel et ce qui appartient à des fidélités anciennes, inconscientes. Ce n’est qu’à ce prix que l’on peut redéfinir sa place, poser des limites, ou accepter une séparation comme un acte de vérité.

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