Psychologie

Il est parfois plus facile d’être compatissant que joyeux pour les autres, surtout quand on traverse soi-même une période de manque. Une amie annonce qu’elle emménage avec son compagnon, un collègue se marie, un proche devient parent. Ce sont des moments heureux, mais qui réveillent quelque chose. Pas forcément de la jalousie, mais une pointe d’envie, un sentiment de distance, une douleur sourde. Peut-on se réjouir sincèrement sans s’oublier intérieurement ?

Quand la joie des autres devient un miroir

La joie des proches agit parfois comme un révélateur. Elle éclaire un désir en veille, un espoir encore vivant, une blessure non refermée. Cela ne signifie pas qu’on ne les aime pas, ni qu’on leur souhaite moins de bonheur. Mais leur joie résonne avec notre manque, et vient réveiller ce que l’on croyait avoir rangé. Il ne s’agit pas de les envier, mais de reconnaître ce que cela touche en soi.

L’injonction à la joie pour l’autre

Socialement, il est bien vu de se réjouir pour les autres, sans réserve. On applaudit, on félicite, on sourit. Mais il y a parfois un écart entre ce que l’on montre et ce que l’on ressent. Une partie de nous suit le mouvement, tandis qu’une autre se fige ou se referme. Se réjouir sincèrement ne peut se faire qu’en s’écoutant aussi soi. Sinon, cela devient une performance émotionnelle, une manière de rester aimable.

Accueillir ce que cela réveille sans se juger

Le plus difficile n’est pas toujours l’émotion, mais le regard qu’on pose sur elle. On peut se sentir coupable de ne pas être « assez heureux·se pour l’autre », ou honteux·se de ressentir une pointe de tristesse dans un moment joyeux. Mais ces réactions ne sont ni mauvaises, ni égoïstes : elles sont humaines. Elles signalent une vulnérabilité, un désir, un besoin de tendresse intérieure.

Trouver sa juste place émotionnelle

Il est possible d’être présent·e pour l’autre, sans s’oublier. De dire « je suis heureux·se pour toi », tout en reconnaissant en soi une part de mélancolie. Ce n’est pas contradictoire : c’est complet. Cela permet un lien plus vrai, plus ajusté, où chacun peut être là pour l’autre sans s’effacer. La tendresse ne passe pas par l’oubli de soi, mais par la possibilité d’habiter plusieurs émotions à la fois.

Transformer la comparaison en point d’appui

Ce que l’autre vit peut devenir non pas un rappel de ce que l’on n’a pas, mais une mise en lumière de ce que l’on espère. Cela peut redonner de l’élan, remettre en mouvement, réveiller un désir qui dormait. L’émotion n’est plus un obstacle, mais un message à écouter. Être touché·e par la joie des autres n’est pas une faiblesse : c’est la trace vivante d’un lien à soi encore en mouvement.

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