Psychologie

La séduction est souvent perçue comme un jeu charmant, une manière d’entrer en lien avec l’autre, de susciter le désir ou la curiosité. Mais sous ses apparences légères, elle peut aussi fonctionner comme un masque. Et si, plus qu’un langage du lien, la séduction était parfois une stratégie de dissimulation ? Derrière un sourire, une prestance ou une apparente confiance, se cache parfois une angoisse profonde d’être vu tel que l’on est.

La séduction comme défense

Pour certains, séduire n’est pas tant un plaisir qu’un impératif. Il faut plaire pour exister, captiver pour ne pas être abandonné. La séduction devient alors un mécanisme de défense, mis en place très tôt dans l’histoire du sujet, souvent en réponse à un sentiment d’invisibilité ou d’insécurité affective. Le charme n’est plus un jeu : c’est une armure.

Ce que l’on cache en voulant attirer

La séduction peut ainsi masquer une faille narcissique. Le besoin de séduire en permanence peut traduire une peur d’être insuffisant, inintéressant, ou tout simplement abandonné. L’autre est alors moins un être à rencontrer qu’un miroir validant. Derrière une aisance apparente peut se loger un profond sentiment d’imposture ou une angoisse du rejet.

Séduire pour éviter l’intime

Paradoxalement, plus on séduit, moins on s’engage réellement. La séduction peut maintenir une distance de sécurité. Tant qu’on séduit, on reste dans le fantasme, le jeu, le contrôle. L’intimité réelle, elle, suppose une exposition, une forme de vulnérabilité que la séduction défensive redoute. Il s’agit alors de briller… sans se livrer.

Quand le charme devient un évitement

On peut séduire pour ne pas aimer. Séduire devient alors un scénario répétitif, un cycle de conquêtes sans attachement, où le désir de l’autre importe moins que le besoin d’être désiré. Cette fuite en avant masque parfois un interdit inconscient de l’attachement, une peur archaïque de la dépendance ou de l’envahissement.

Retrouver une séduction vivante

Il ne s’agit pas de condamner la séduction, mais de la libérer. Quand elle n’est plus dictée par la peur, la séduction retrouve sa fonction première : celle de créer un mouvement vers l’autre, un lien vivant, ludique, sincère. Pour cela, encore faut-il oser laisser tomber le masque, et risquer d’être regardé… au-delà du personnage.

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