Psychologie

Alors que la détente est largement valorisée comme un besoin universel, il arrive que certaines personnes la vivent avec gêne, inconfort ou tension. Le relâchement, loin d’être ressenti comme apaisant, est parfois source d’anxiété. Dans ces cas-là, le corps ne parvient pas à se poser, l’esprit reste en alerte, et toute tentative de repos se heurte à une forme de résistance invisible. Cette difficulté n’est pas un simple goût pour l’agitation : elle révèle souvent une peur inconsciente de se désorganiser, de perdre le contrôle ou de s’effondrer.

Quand le repos réveille une angoisse de chute

La détente suppose une mise en retrait du contrôle volontaire. Elle engage une forme de lâcher-prise corporel et psychique. Or, pour certains, cette suspension du maintien représente un danger intérieur. Le relâchement est alors associé non à un repos, mais à une défaillance, à une forme de vulnérabilité qui inquiète. Ces personnes s’activent non pas parce qu’elles ne veulent pas se détendre, mais parce qu’elles ne peuvent pas le faire sans se sentir fragilisées. Le calme fait peur, car il laisse place à un espace intérieur difficile à habiter.

Exemple concret : l’impossibilité de rester immobile sans malaise

Thomas, 40 ans, explique qu’il ne supporte pas de rester allongé sur un transat en vacances plus de dix minutes. Il ressent une tension immédiate, une envie de se lever, de ranger, d’organiser quelque chose. Ce qu’il décrit comme de l’ennui cache en réalité une angoisse diffuse liée à l’immobilité, comme si quelque chose d’incontrôlable pouvait émerger s’il restait inactif trop longtemps. Son besoin constant de mouvement protège une structure intérieure fragile, tenue par l’activité. Le repos devient alors une menace, non pas en soi, mais par ce qu’il pourrait laisser remonter.

La peur du relâchement comme peur de l’effondrement

Chez certains, le maintien dans l’effort permanent n’est pas un choix conscient, mais une manière de contenir une angoisse d’effondrement psychique. L’activité sert de contenant, de cadre, de structure. En l’absence de cette tension continue, une forme de vide peut apparaître, vécue comme insupportable. Le relâchement n’est plus alors un confort, mais une désorganisation. Ces personnes tiennent, non parce qu’elles vont bien, mais parce qu’elles ne peuvent pas faire autrement sans s’écrouler intérieurement. La détente, dans ce contexte, met au jour une fragilité qui ne s’avoue pas.

Vers une détente possible, mais apprivoisée dans le temps

Accéder à une détente réelle suppose souvent un travail de reconstruction intérieure. Il ne suffit pas de « lâcher prise » sur commande : il faut créer des espaces où le relâchement n’est plus vécu comme un danger, mais comme un soutien. Cela passe par des micro-expériences de repos tolérables, puis par une transformation du rapport à soi. Thomas, en acceptant peu à peu des moments d’immobilité très courts, apprend à ne plus craindre ce qu’il ressent dans ces instants. Il découvre que se détendre n’est pas disparaître, mais s’autoriser à exister autrement.

Trouver un psy